Une unité unique en France dédiée aux douleurs chroniques de l'oeil
Les douleurs oculaires peuvent être très invalidantes et parfois difficiles à traiter. L’hôpital des 15-20 à Paris a créé une unité en France pour aider les patients. Reportage.
"On va essayer de se détendre un moment... Ce moment est pour vous, vous le connaissez maintenant..."
Ce n'est pas un cabinet d’hypnothérapie mais l’hôpital des 15/20 dans l’unité dédiée à la douleur oculaire.
Une équipe pluridisciplinaire
Eléonore s’y rend régulièrement depuis 12 mois. La jeune femme souffre d’une rosacé oculaire, une pathologie qui se traduit par une sécheresse des yeux, très douloureuse.
"Un jour tout à coup, j’ai eu très mal à l’intérieur des paupières et ce n’est jamais parti à partir de ce jour-là. C’est surtout des douleurs de type brûlure que je ressens à l’intérieur et sur les paupières supérieures. Parfois ça peut être aussi comme des petits coups de couteau à l’intérieur de l’œil. C’est une douleur qui est quasiment permanente. Quand j’ai mal, quand j’ai une grosse crise, il n'y a rien qui soulage", explique Eléonore, 30 ans.
Pour rechercher les causes de la douleur et la prendre en charge au mieux, l’unité se compose d’une équipe pluridisciplinaire et possède un matériel de pointe. Chez Eléonore, il faut en particulier vérifier les couches lacrymales, les nerfs cornéens et les cellules inflammatoires.
L'hypnose comme solution thérapeutique
"L’oeil reçoit des stimulations de l’extérieur, lumière, vent, poussières, climatisation, pollution... Quand la cornée, qui continent de nombreux nerfs, reçoit ces stimulations, elle envoie des communications vers le cerveau et vers les centres de la douleur ce qui va entrainer des réactions de défense et des réactions réflexes, larmoyer, fermer les yeux, se défendre. Lorsque ces stimulations sont permanentes ou répétées, cette imprégnation du cerveau par la douleur va diffuser vers d’autres centres comme le thalamus ou les centres de l’humeur et entrainer cette sensation de mal être des personnes qui souffrent de manière chronique", déclare le Pr Christophe Baudouin, chef du service ophtalmologie, hôpital des 15-20.
Grâce à l’hypnose, Eléonore a appris à mieux maîtriser ses douleurs. Mais malgré cela, elle a besoin de médicaments.
"Parler de ma douleur a été important ici car c’est le premier service où je me suis sentie comprise et écoutée par le corps médical. Avant j’avais l’impression que c’était souvent banalisé parce que comme ça n’a pas de répercussion sur la vue, on considérait que ça n’était pas grave", confie Eléonore.
Actuellement une soixantaine de patients sont suivis dans cette unité dédiée aux douleurs oculaires, unique en France.