Votre enfant est accro aux écrans ? Il existe des consultations spécialisées
L’exposition précoce aux écrans peut avoir des conséquences graves sur le développement des jeunes enfants. Pour y remédier, l’hôpital Jean-Verdier à Bondy a ouvert une consultation pour les enfants de moins de 6 ans. Reportage.
A 3 ans et demi, Riley est un petit garçon plein de vie qui joue, rit, interagit avec sa maman et avec les autres. Pourtant, il y a quelques mois encore, une seule chose l’intéressait, les écrans.
Des troubles du langage importants
"Depuis toujours il y avait des écrans à la maison. La télé en bruit de fond. Mon fils était plutôt portables. Il restait des heures et des heures à regarder des vidéos avec mon téléphone. Je ne voyais pas de mal parce que c’était des émissions pédagogiques", explique Jennifer, maman de Riley.
Peu à peu le comportement de Riley inquiète Jennifer."Riley ne parlait pas. Arrivé à 2 ans, il disait des petites choses mais cela ne voulait rien dire. Il ne m’appelait pas maman. Il pointait les choses du doigt et il prenait ma main pour faire les choses".
Jennifer réalise alors que les écrans sont sans doute responsables du retard de Riley. Il y a 4 mois, elle décide de consulter.
Se libérer d'une dépendance avec un arrêt total
Lors de sa première visite, la prescription du pédiatre avait été très claire avec un arrêt total des écrans. Pour la jeune maman comme pour son fils, l’arrêt a été très difficile. "C’était la pire période de ma vie. Il criait, il pleurait, il se tapait la tête contre les murs, dodelinait devant les surfaces vitrées", confie Jennifer.
"On parle de drogue, le mot paraît fort mais il est proche de la réalité... Comme l’alcool, la drogue, le tabac, pour réussir, pour avoir un impact suffisant sur le développement de l’enfant, il faut un arrêt brutal et total. C’est très difficile mais à force d’accompagnement de la famille et de jeux, car il faut réapprendre par le jeu pour pouvoir parler, on finit par obtenir un résultat", explique le Dr Sylvie Dieu Osika, pédiatre à l'hôpital Jean-Verdier et membre du collectif CoSE (Collectif Surexposition écrans).
Après 4 mois sans écran, les progrès de Riley sont importants, il a commencé à rattraper son retard.
Un danger pour les apprentissages
"On apprend à parler dans les yeux de ses parents, dans les yeux de l’adulte qui s’occupe de l’enfant. On n’apprend pas à parler sur un écran. Il y a un danger dans les apprentissages, la motricité fine, les interactions et tout ce qui va être relations humaines, dans la gestion des frustrations, dans la gestion des colères.", précise le Dr Sylvie Dieu Osika.
Pour mesurer tous ces critères, la pédiatre a fait passer une série de tests à Riley.
En France, il existe très peu de consultations spécialisées dans la surexposition des enfants aux écrans. Les parents qui sont confrontés à ce problème peuvent consulter le pédiatre, le médecin généraliste ou encore les centres médicaux psychologiques.