Comprendre la langue des signes
La langue des signes est pratiquée par des centaines de milliers de sourds en France. Visuelle, elle repose sur les mouvements des doigts et de la main mais aussi sur les expressions du visage. Comment est-elle enseignée ? Quelle est son histoire ?
Qu’est-ce que la langue des signes ?
Les mimiques de la langue des signes servent à exprimer des sentiments et à décrire des situations. Par exemple, la pluie est désignée par les mêmes signes qu'il s'agisse d'une bruine ou d'une averse, c'est l'expression du visage qui en montre l'intensité.
Comme dans toutes les langues, il y a des règles de grammaire et de syntaxe, avec les notions de lieu, de personnages et d'action. Mais il n'y a pas de temps comme l'imparfait ou le futur, on précise juste le moment où se passe l'action.
Il existe aussi un alphabet, dont on forme les lettres avec la main. Il est utilisé pour épeler les noms propres de villes ou de personnes. Pour les prénoms, on a aussi souvent recours à des signes de reconnaissance en fonction d'un trait de caractère ou d'une particularité physique.
Des écoles spécialisées
La langue des signes offre aux sourds la possibilité de communiquer et d'accéder à l'éducation, mais avant qu'elle puisse être enseignée dans des écoles spécialisées, comme c'est le cas aujourd'hui, elle a dû franchir de nombreux obstacles.
Chaque pays possède aujourd'hui sa propre langue des signes, le British Sign Language (BSL), au Royaume-Uni, ou l'American Sign Language (ASL), aux Etats-Unis, et bien sûr la Langue des Signes Française (LSF).
Ce n'est donc pas une langue complètement universelle mais les sourds de nationalités différentes communiquent facilement après un petit temps d'adaptation. La langue des signes sert aussi aux enseignants, aux orthophonistes et à tous ceux qui travaillent avec des personnes sourdes.
Un implant qui fait débat
En terme de solutions médicales face à la surdité, l'implant cochléaire peut remplacer une partie de l'oreille interne, la cochlée. Les sons arrivent alors sous forme de vibrations, la cochlée amplifie ces vibrations et les transforme en influx nerveux qui vont jusqu'au cerveau. L'implant cochléaire en reproduit le fonctionnement, grâce à des stimulations nerveuses.
Une partie de l'implant est posée, par un chirurgien, sous la peau, au-dessus de l'oreille, et la partie extérieure permet de régler l'intensité des sons. Il s'agit d'une avancée considérable pour ceux des 500 000 Français qui souffrent d'une surdité profonde qui souhaitent entendre. En effet, l'implant fait débat, car la communauté des sourds craint qu'il fasse tomber dans l'oubli la langue des signes, alors qu'il ne restaure pas complètement l'audition et qu'il nécessite une opération.
Autre inconvénient : cet implant coûte cher, environ 25 000 euros. Il est toutefois pris en charge par l'Assurance-maladie, à condition qu'il existe une surdité profonde des deux oreilles.
La langue des signes au théâtre
Pour valoriser la langue des signes et faire connaître la culture des sourds, un artiste sourd américain a fondé en France, depuis les années 70, l'International Visual Theatre, dirigé par Emmanuelle Laborit, qui monte des spectacles où se mêlent langue des signes et langue française.
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