Hyperactivité : à quoi sert la Ritaline®
Utilisé pour traiter des troubles déficitaires d'attention avec hyperactivité (TDAH), le méthylphénidate (molécule active de la Ritaline®) soulève de nombreuses questions. Comment agit cette molécule ? Quels sont ses effets secondaires ?
Le TDAH est un trouble neurologique qui se manifeste par un déficit de l'attention, une hyperactivité et une impulsivité. Au niveau biologique, elle est associée à une perturbation de la transmission des influx nerveux dans le cerveau, plus précisément dans le cortex préfrontal et le cortex périphérique ( responsables notamment du maintien de l'attention, de la motivation).
En temps normal, divers messagers chimiques sont libérés par les neurones, et se fixent sur les récepteurs des neurones voisins. Les chercheurs font aujourd'hui l'hypothèse qu'en cas de TDAH, la dopamine - messager chimique dont l'un des rôles est de fixer l'attention - serait à la fois sécrétée en plus faible quantité par les neurones, et moins bien captée par les récepteurs neuronaux, du fait d'anomalies de la structure des capteurs (1).
Les mécanismes d'action du méthylphénidate (Ritaline®, Concerta®, Quasym®...), utilisé comme traitement des TDAH, restent flous. On sait seulement que cette molécule, dont la structure chimique est apparentée à celle de l'amphétamine, ralentit l'élimination de la dopamine (et de la noradrénaline) par le cerveau.
Chez une personne saine, le méthylphénidate aura un effet stimulant. Chez une personne atteinte de TDAH, la quantité de dopamine disponible sera rétablie. De ce fait, ce médicament se doit d'être dosée très précisément, au cas par cas, dans le cadre du traitement d'une TDAH (un surdosage risquant d'avoir un effet excitant sur l'enfant).
L'utilisation de cette molécule n'est pas dénuée d'effets secondaires : perte de l'appétit (effet coupe-faim pouvant conduire à une anorexie et des retards de croissance), insomnie en début de traitement, céphalées, douleurs abdominales... Un suivi du médicament révèle aussi de possibles effets toxiques sur le foie, apparition de pensées suicidaires, ou une modification du rythme cardiaque (en France, sa prescription est ainsi contre-indiqué en cas de troubles cardiovasculaires et cérébrovasculaires). Des risques d'addiction sont en outre suspectés (2).
En France, ce médicament est classé dans la liste des stupéfiants et sa prescription est très réglementée par l'Agence du médicament, comme le confirme Nathalie Richard, directrice adjointe médicaments et neuropsychiatrie à l'ANSM : "la prescription de méthylphénidate chez l'enfant doit se faire uniquement quand toutes les mesures à visée corrective, notamment les mesures d'accompagnement psychologique, ont été faites et n'ont pas donné lieu à une correction et à une "guérison" de l'enfant".
Les médicaments à base de méthylphénidate sont remboursés à 65% par l'Assurance maladie.
(1) Un déficit en fer pourrait, selon certaines études, expliquer les anomalies de ces récepteurs.
(2) Une étude publiée le 5 novembre 2013 dans Nature Communications révèle de surcroit que le méthylphénidate entraîne un risque de dépendance important chez le rat. L'administration de la molécule augmente en effet chez le rongeur l'activité de la dopamine, un neurotransmetteur directement impliqué dans les comportements addictifs.
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