La cigarette électronique : un sevrage efficace ?
La cigarette électronique semble être tout aussi efficace pour s'affranchir du tabac que le patch de nicotine, selon une étude publiée dans la revue The Lancet. Bien que son utilisation soit encore controversée, la e-cigarette bénéficie d'un nombre croissant d'analyses favorables.
La semaine passée, un autre test effectué par un cardiologue grec montrait l'innocuité de la e-cigarette - appareil sans tabac qui délivre de la nicotine sous forme de vapeur dans la bouche - sur le flux sanguin contrairement à la cigarette classique.
L'analyse de Konstantinos Farsalinos (Centre de chirurgie cardiaque Onassis, Athènes), présentée au congrès européen de cardiologie à Amsterdam, montrait aussi l'absence d'augmentation du taux de monoxyde de carbone dans le sang des "vapoteurs" (à savoir les utilisateurs de e-cigarettes) contrairement à ce qui se passe pour les vrais fumeurs.
Cette fois, une étude néo-zélandaise démontre l'efficacité de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique alors que le gouvernement français a choisi de durcir la législation sur la "e-cigarette" en interdisant sa vente aux moins de 18 ans et en projetant de la bannir des espaces publics, à l'identique du tabac.
Publiée dimanche 8 septembre 2013, dans le journal médical britannique The Lancet, l'étude menée par Chris Bullen (Université d'Auckland) "suggère que la cigarette électronique est comparable au patch à la nicotine pour aider les fumeurs à arrêter sur une période d'au moins six mois".
Des résultats à relativiser
En réalité, cet essai, conduit sur un total de 657 fumeurs voulant arrêter la cigarette, montre une efficacité un peu plus grande pour la cigarette électronique mais la différence a été jugée "statistiquement non significative".
7,3% des fumeurs ayant testé durant 13 semaines la e-cigarette ont réussi à cesser totalement de fumer du tabac, contre 5,8% pour ceux qui ont utilisé des patchs à la nicotine.
Surtout, la cigarette électronique s'est avérée nettement plus efficace que les patchs pour réduire la consommation de tabac chez ceux qui n'ont pas réussi à stopper complètement la cigarette classique.
57% de ceux qui ont testé la e-cigarette, ont réussi à diviser par deux ou plus leur consommation de tabac alors que seulement 41% de ceux utilisant le patch sont parvenus à ce résultat.
La e-cigarette répond à une tendance
En outre, la e-cigarette parvient beaucoup plus facilement que les patchs à fidéliser les utilisateurs : un tiers de ceux qui ont testé la cigarette électronique ont continué à l'utiliser après l'essai contre 8% des utilisateurs de patch.
"Nos résultats ne montrent pas de différence très nette entre e-cigarettes et patchs pour l'arrêt mais il semble bien que les cigarettes électroniques soient plus efficaces pour aider les fumeurs à réduire leur consommation", explique le professeur Bullen dans un communiqué de The Lancet.
Pour le professeur Peter Hajek, directeur du centre de recherche sur la dépendance au tabac du Wolfson Institute (Queen Mary University) de Londres, "le message clé est que la cigarette électronique est au moins aussi efficace que les patchs à la nicotine".
Mais surtout la e-cigarette se révèle "plus attractive que les patchs pour beaucoup de fumeurs" souligne le spécialiste pour lequel cet appareil permettrait de doper le nombre des personnes qui arrivent à se passer de cigarette.
Une enquête choc de 60 Millions de consommateurs avait jeté le trouble fin août 2013 sur les avantages de ce nouvel outil, affirmant avoir trouvé des "molécules cancérogènes en quantité significative" dans la vapeur de la e-cigarette.
Des défenseurs de la e-cigarette et certains médecins ont vivement critiqué l'enquête, soulignant le niveau faible, voire très faible, de ces teneurs face à la fumée cancérigène de tabac qui provoque chaque année la mort de 73.000 personnes en France.
Etude de référence : "Electronic cigarettes for smoking cessation", The Lancet, September 7, 2
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