Le petit déj' que tu sauteras te donnera envie de manger gras
Depuis longtemps reconnu comme le plus important des repas, le petit déjeuner permet d'éviter les fringales matinales qui pèsent lourd sur la balance. Un postulat reconnu, mais qui n'avait jusque-là pas été expliqué. C'est aux rencontres annuelles de la Société des neurosciences à la Nouvelle-Orléans, le 17 octobre 2012, que des chercheurs londoniens ont apporté des réponses. En plus d'entraîner une alimentation quantitativement plus importante au déjeuner, sauter le petit déjeuner entraînerait une irrésistible envie d'aliments gras et caloriques, pas vraiment recommandés pour un régime efficace.
L'équipe de recherche, menée par Anthony Goldstone, un endocrinologue du Collège Impérial de Londres, a mis en évidence que le jeûne prolongé activait une région de notre cerveau en cause dans les envies irrésistibles d'aliments riches en calories. Le directeur de recherche souligne : "Cette découverte s'explique par la théorie de l'évolution, si vous êtes en manque de calories, inutile de perdre du temps à manger de la salade verte".
Lors de l'étude, les scientifiques britanniques ont réalisé, sur chacun des 21 volontaires, une IRM fonctionnelle deux matinées d'affilée, un à jeun et l'autre après un petit déjeuner copieux. Lors de la réalisation du scanner, chaque volontaire se voyait remettre des images d'aliments plus ou moins caloriques, des légumes aux pizzas, et avait pour consigne de noter leur degré de tentation. Après les scanners, les chercheurs offraient des pâtes, à volonté, aux participants.
Les chercheurs ont découvert sans surprise les résultats de l'étude : à jeun, les participants avaient faim donc avaient une envie plus importante d'aliments riches en calories et lors du déjeuner mangeaient en moyenne 20 % plus de nourriture que lorsqu'ils avaient pris un petit déjeuner.
C'est en analysant les scanners que les chercheurs ont découvert la région cérébrale, activée lors de jeûne malavisé, à l'origine du désir d'aliments gras, le cortex orbito-frontal. Anthony Goldstone explique : "nous pensons que cette zone encode la valeur des choses, c'est-à-dire à quel point elles sont plaisantes et savoureuses. Loin de fonctionner uniquement pour la nourriture, elle entre en jeu dans tous les plaisirs que nous rencontrons".
L'envie d'aliments riches en calories pourrait ainsi expliquer pourquoi beaucoup d'entre nous sommes incapables de perdre du poids malgré des privations laborieuses. Une lutte perdue d'avance… Alors inutile de sauter les repas !
Source: "Lack of modulation of brain resting state networks by fasting and ghrelin in humans", Neuroscience 2012, 17 octobre 2012
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