Les pédiatres s'appuient-ils facilement sur les ostéopathes pour les enfants ?
Les pédiatres s'appuient-ils dorénavant plus facilement sur les ostéopathes pour les tout-petits ?
Les réponses avec le Dr Robert Cohen, pédiatre :
"Non les pédiatres ne s'appuient pas facilement sur les ostéopathes pour les tout-petits pour une raison qui est simple : à ce jour, une publication très récente a montré que dans toutes les études comparatives auprès de deux groupes, un traité par l'ostéopathie et l'autre traité par un traitement autre comparatif, il n'y a eu aucun effet du traitement ostéopathique dans aucune des affections pédiatriques, chez les nouveau-nés et en général.
"Il faut bien comprendre que beaucoup de ces affections guérissent spontanément, plus ou moins rapidement, plus ou moins lentement. On ne peut voir l'effet d'un traitement que lorsque l'on a un groupe traité et un groupe non traité. Et chaque fois que cela a été fait en pédiatrie, et la méta-analyse le confirme, il y a eu 17 études qui ont été analysées, la conclusion est univoque. Il n'y a pas de preuve aujourd'hui de l'efficacité de l'ostéopathie en pédiatrie. N'y en aura-t-il pas un jour ? On ne sait pas.
"Pour un torticolis, on a beaucoup de techniques pour les améliorer. Mais utiliser l'ostéopathie pour un torticolis et obtenir un résultat, cela ne pose pas de problème philosophique majeur. Par exemple on voit beaucoup d'ostéopathie dans les coliques. Dans la méta-analyse, le nombre de situations qui ont été testées est extrêmement important. Et aucune n'arrive à une conclusion favorable. Les pédiatres veulent des preuves avec un groupe comparatif : savoir en quelle vitesse ils améliorent leur torticolis… Et si on voit des études de qualité, référencées dans des journaux internationaux qui disent que l'ostéopathie est efficace, les pédiatres n'hésiteront pas à les prescrire.
"Il faut savoir que d'une façon générale, ces dernières années, on a fait un effort considérable pour réduire dans nos prescriptions tout ce qui était inutile. Il y avait tellement de médicaments qu'on prescrivait, que l'on croyait absolument nécessaire aux enfants et que l'on a supprimé les uns derrière les autres. Il faut que nos enfants aillent bien, ils vont évoluer favorablement et il faut leur laisser le temps."
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