Ménisque : un amortisseur soumis à rude épreuve
Le ménisque est un petit croissant situé dans le genou. Il est souvent malmené. Un mauvais mouvement peut suffire, et c'est la fissure. La lésion du ménisque est l'un des accidents les plus fréquents du genou.
Qu'est-ce que les ménisques ?
Lésion, fissure, clivage, languette, rupture, déchirure... Le glossaire médical ne manque pas de mots pour décrire cette seule et même blessure du genou, l'une des plus courantes : la lésion méniscale. Parfois sans symptômes, cette pathologie peut aussi s'exprimer par des douleurs ou une sensation de blocage dans le genou, sensation bien connue des sportifs.
Le genou est l'articulation qui permet de relier l'os de la cuisse, le fémur et les deux os de la jambe, le tibia et le péroné. On trouve également devant un os plus petit : la rotule. Pour qu'ils s'articulent, leur surface est revêtue de cartilage. Mais ça ne suffit pas. Le bas du fémur est arrondi, le haut du tibia est plat, afin que ces deux surfaces s'emboîtent, il faut combler le vide. C'est le rôle d'un petit coussinet qui s'appelle le ménisque. Il a un rôle fondamental, celui d'amortisseur.
Chaque genou comprend deux ménisques : le ménisque interne et le ménisque externe. Constitué de fibrocartilage, le ménisque permet notamment de lubrifier la région. Quand il s'abîme, le genou devient plus vulnérable aux pressions. Chez les sujets âgés, il s'agit souvent d'usure naturelle. Dans ce cas, il n'y a rien à faire, si ce n'est des infiltrations pour calmer les douleurs.
Chez les sujets plus jeunes ou sportifs, les problèmes de ménisque ont une origine traumatique. Une chute à ski, un faux mouvement en courant ou parfois simplement le fait de se relever brutalement d'une position accroupie par exemple peuvent suffire. La lésion du ménisque est diagnostiquée grâce à un examen clinique : on teste la douleur à la palpation, on met le ménisque en contrainte par des mouvements particuliers pour essayer de localiser la douleur. Le ménisque n'étant pas innervé, ce n'est pas lui qui est douloureux, c'est le frottement et l'inflammation consécutive qui vont créer cette douleur, qu'on appelle "le cri du ménisque" ! Souvent, on complète cet examen clinique par une IRM.
Ménisque : quand il faut opérer
Aujourd'hui, lorsqu'une personne jeune se déchire un ménisque, les chirurgiens font une suture méniscale.
Dans le cas où une partie du ménisque s'est déplacée d'un côté, cela peut entraîner un blocage du genou. Comme le ménisque ne cicatrise pas spontanément, il faut opérer pour enlever les parties abîmées : faire une méniscectomie partielle. Et grâce à la technique de l'arthroscopie développée dans les années 80, on n'a plus besoin d'ouvrir le genou, les chirurgiens utilisant de minuscules instruments. Cette intervention rapide permet une reprise accélérée du sport.
Dans les années 70, quand un ménisque se fissurait, on n'hésitait pas à l'enlever entièrement, ce qui avait, à terme, des conséquences désastreuses : sans ménisque, les cartilages des os de la cuisse et de la jambe s'usaient, et les sujets souffraient d'arthrose précoce. L'arthrose est souvent très douloureuse et au fil du temps, elle limite surtout les mouvements. C'est mieux maintenant, mais même en cas de méniscectomie partielle, une arthrose peut toujours se développer par la suite.
En dépit de cette conséquence grave, les sportifs de haut niveau privilégient la méniscectomie à la suture méniscale, lorsqu'ils le peuvent, car elle leur permet de reprendre l'entraînement rapidement.
Après la méniscectomie, la rééducation
Après une méniscectomie partielle, il faut impérativement rester au calme, avec de la glace pour faire dégonfler le genou traumatisé par l'acte chirurgical. On peut remarcher après sept à dix jours, mais il faut attendre six à huit semaines avant de reprendre le sport. Il est de toute façon conseillé de suivre une rééducation chez un kinésithérapeute notamment pour les plus sportifs.
La rééducation de l'ensemble de l'articulation permet aux cartilages, tendons et ligaments de fonctionner correctement. Il faut savoir que le ménisque ne repousse pas, et qu'il faut continuer à surveiller et à ménager son genou si l'on veut pratiquer des sports traumatisants pour les articulations, particulièrement la course à pied.
Il existe un autre type d'opération que la méniscectomie. On peut procéder à une suture, qui se fait aussi sous arthroscopie. Mais il y a des indications bien précises : il faut que la lésion se situe en périphérie du ménisque, là où il est encore un peu vascularisé, condition sine qua non d'une cicatrisation possible. En cas de suture, la rééducation est beaucoup plus longue : pas de pied par terre pendant trois à quatre semaines, et il faut compter un délai de quatre mois avant de refaire du sport. De plus, la suture ne tient pas toujours dans le temps, il peut y avoir des échecs. C'est la raison pour laquelle elle est peu privilégiée par les chirurgiens.