Quand la nuit tourne aux cauchemars
Même si ce sont plus souvent les enfants qui en font, les adultes n'y échappent pas. Les cauchemars recouvrent les mauvais rêves et font partie d'un cycle de sommeil normal. Un mot qui n'englobe toutefois pas un autre empêcheur de dormir en rond : les terreurs nocturnes.
Le terme "cauchemar" vient de l'ancien français "caucher", qui se traduirait aujourd'hui par fouler, et du néerlandais "mare", qui signifie fantôme. Le mot nous fait donc entrer d'emblée dans l'univers du fantastique et de l'angoissant.
Comprendre les différentes phases du sommeil
Il existe plusieurs phases de sommeil. Les rêves, mais aussi les cauchemars, se déroulent durant celle appelée "sommeil paradoxal", qui se reproduit plusieurs fois au cours de la nuit. Les cauchemars, lorsqu'ils sont trop angoissants, peuvent aller jusqu'à provoquer l'éveil du dormeur.
Les terreurs nocturnes sont totalement différentes. Plus proches du somnambulisme, elles se produisent lors des phases de sommeil profond.
Les cauchemars post-traumatiques
Les cauchemars post-traumatiques font suite à un événement traumatisant (accident grave, mort violente, viol, agression, maladie grave, guerre, attentat...) ayant mis en cause l'intégrité de la personne ou de son entourage. Ces cauchemars ne sont qu'une des expressions du syndrome du stress post-traumatique, car le sujet a aussi des flash-back durant lesquels il revit de manière très forte le traumatisme subi.
Le stress post-traumatique nécessite une prise en charge immédiate et spécifique incluant la prise de médicaments (somnifères, anxiolitiques…) et un suivi psychothérapeutique.
Les terreurs nocturnes
La terreur nocturne survient en général durant les premières heures de la nuit, pendant une période de sommeil profond. L'enfant se dresse sur son lit, en larmes, agité de soubresauts. Il hurle, son corps exprime les signes caractéristiques de la peur : sueurs, nausées...
Mais à la différence du cauchemar, le sujet est encore endormi, ne reconnaît pas son entourage et n'a pas conscience de ce qui lui arrive.
Plus proche du somnambulisme. Dans ce cas il ne faut pas le réveiller, il serait incapable d'expliquer son trouble et se trouverait en proie à une confusion accrue. La plupart du temps, quelques minutes après la terreur nocturne, le sujet se calme seul et reprend paisiblement le fil de sa nuit.
La terreur nocturne est plus fréquente chez les enfants que les adultes : elle serait observée chez 6% des enfants en âge préscolaire.
Quand les cauchemars nécessitent une thérapie
Entre 5 et 7% des adultes souffriraient de la "maladie des cauchemars", des cauchemars chroniques aux lourdes répercussions sur le moral. Une thérapie brève par répétition d’imagerie mentale peut les aider.
Suite à un traumatisme ou à un événement marquant, comme un cancer, certaines personnes ont tendance à répéter inlassablement les mêmes cauchemars. Pour y faire face, une thérapie basée sur la répétition d'images mentales peut être proposée.
"Le principe est que le cerveau est habitué à activer à partir d’un élément un scénario déjà connu. En plaçant l’alternative, le cerveau va apprendre que pour le même contexte, il peut dérouler quelque chose de nouveau", explique Malik Ait Aoudia, psychologue pratiquant cette thérapie.
Pour que la technique soit efficace, le nouveau scénario doit impérativement être répété plusieurs fois dans la journée. Les patients doivent le visualiser en imagerie mentale quotidiennement, environ cinq à dix minutes par jour, dont une fois avant l'endormissement. Le fait de visualiser certaines images avant le sommeil permet de consolider la mémorisation pendant la nuit.
Ce nouveau film est agréable et positif, Laurence doit maintenant le jouer. Après quelques minutes de relaxation, le psychologue lui demande de s’imaginer vivre cette scène.
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