Baclofène : médecins et utilisateurs s'impatientent
L'Agence du médicament avait promis une autorisation temporaire pour l'utilisation du baclofène dans le traitement de la dépendance à l'alcool avant la fin de l'été 2013. Mais les patients et les médecins attendent toujours...
A l'origine, il s'agit d'un médicament destiné à soulager des contractures musculaires involontaires d'origine neurologique, mais depuis quelques années, le baclofène a fait la preuve de son efficacité dans le traitement de l'alcoolo-dépendance. Ils seraient désormais 50.000 patients à se voir prescrire ce médicament dans cette indication mais sans aucune autorisation officielle.
En juillet 2013, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) avait annoncé qu'elle régulariserait cet usage grâce à une recommandation temporaire d’utilisation (RTU), mais à ce jour, elle n'a toujours pas été accordée.
En attendant, les médecins peuvent toujours prescrire ce médicament hors autorisation de mise sur le marché (AMM), mais beaucoup hésitent. De leur côté, les patients qui utilisent le baclofène dans le cadre d'un sevrage alcoolique ne sont pas remboursés par l'Assurance maladie.
Cette lenteur à délivrer une RTU serait liée aux méandres administratifs et à une certaine prudence de la part des autorités de santé face à une molécule aux effets secondaires notoires et dont les dosages peuvent énormément varier d'un patient à l'autre : la dose efficace peut aller de 1 à 10 comprimés.
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