Cancer du sein : héréditaire ?
Le cancer du sein est-il héréditaire ?
Les réponses du Dr Suzette Delaloge, oncologue et responsable du groupe Sein à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy :
"5 % des cas sont héréditaires. Ce sont des cas particuliers qui ont une très forte histoire familiale de cancers jeunes en général.
"Il y a aussi quelques cancers de l'ovaire éventuellement, parfois un cancer des deux seins en fait. Dans ce cas-là, quand il y a plus de trois cas dans la famille ou deux cas avec un cancer jeune, à 38 ans, on fait une enquête génétique parce que dans un certain nombre de cas, on va trouver effectivement un gène de prédisposition. Cela ne change pas réellement la prise en charge du cancer en lui-même et ça ne change pas les chances de guérison, mais par contre on va essayer de prévenir la survenue d'un autre cancer chez cette même personne et surtout on va se servir de l'information pour aider d'autres personnes de la famille.
"Une femme qui a l'anomalie génétique a 50 % de risques de l'avoir transmise à ses enfants, ses frères et sœurs ont 50 % de risques de l'avoir également. Donc on va pouvoir leur proposer de faire un test pour savoir s'ils sont à risque ou non et s'il y a un risque, on prend en charge : on fait du dépistage, de la prévention, on a vraiment de très bons moyens pour ça.
"La pilule n'influe pas trop sur le cancer du sein.
"Le plus léger, c'est de mettre en place un dépistage qui comporte une IRM et une mammographie par an, des échographies et des palpations tous les six mois à partir de 30 ans voire même un peu avant. C'est très tôt et un peu fastidieux mais ça permet de diagnostiquer des cancers dont on a 98 % de chance de guérir aujourd'hui. C'est vraiment très efficace et ça a été montré très clairement.
"Le plus lourd, c'est que l'on peut proposer de la prévention chirurgicale. Il y a une prévention de la chirurgie préventive des ovaires entre 40 et 50 ans, ce n'est pas très lourd sauf que cela ménopause très tôt. Par contre, il y a aussi de la chirurgie préventive au niveau des seins. Il y a à peu près 10 % des femmes qui y recourent aujourd'hui en France. C'est quelque chose de lourd et globalement, en terme d'espérance de vie entre dépistage et prévention, on est à peu près équivalent."
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Questions/réponses :
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* Les réponses du Dr Suzette Delaloge, oncologue et responsable du groupe Sein à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy