Cancer : les produits laitiers en prévention ?
Une consommation quotidienne de produits laitiers limiterait le risque de cancer, à l'exception du cancer de la prostate, selon des spécialistes réunis pour un colloque organisé par l'Institut National du Cancer (INCa). Mieux encore, les produits laitiers pourraient même, dans certains cas, avoir un effet protecteur.
"Si on s'en tient aux quantités recommandées, le risque est moindre d'avoir un cancer colorectal ou cancer de la vessie, neutre pour ce qui est du cancer du sein et légèrement augmenté pour le cancer de la prostate", résume le Dr Marie-Christine Boutron-Ruault*. Selon l'âge, la dose de calcium conseillée varie. Un adulte est censé consommer deux à trois produit laitiers par jour, ce qui correspond à l'équivalent d'un yaourt, un verre de lait ou 30 g de fromage.
Mauvaise influence des produits laitiers sur la prostate ?
Il existe "des indices d'une augmentation du risque de cancer de la prostate liée à la consommation de produits laitiers", selon le Dr Teresa Norat, épidémiologiste à l'Imperial College de Londres. Toutefois, "cela ne concernerait que les hommes qui consomment une quantité de produits laitiers supérieure à 1.200 mg par jour", précise le Dr Marie-Christine Boutron-Ruault. L'augmentation de risque du cancer de la prostate due à ce facteur reste cependant faible, elle s'élève à 12%.
Le fromage tueur de cellules cancéreuses ?
Les recherches sur les produits laitiers ont permis de découvrir une bactérie. Nommée Propionibacterium freudenreichii, elle est présente dans l'Emmental, le Gruyère, le Comté ou le Beaufort. Cette bactérie pourrait éliminer les cellules cancéreuses propagées sur la tumeur du côlon, d'après les travaux sur cultures cellulaires et sur des rats réalisés par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), dirigée par le docteur Gwenaël Jan. La bactérie provoque l'apoptose (la mort programmé de la cellule). Une propriété qui semble intéressante pour lutter contre la prolifération des cellules cancéreuses.
Mais, il faut rester prudent car "dans ces fromages, on trouve aussi d'autres bactéries qui peuvent avoir des effets contradictoires", avertit le docteur Gwenaël Jan.
Il espère que ses recherches permettront à l'avenir de proposer une "nutrition préventive".
*Directrice de recherche à l'unité Inserm "Nutrition, hormones et santé des femmes", à l'institut Gustave-Roussy à Villejuif, en région parisienne.
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