Cancers : un rapport pour réduire les inégalités
Un rapport remis vendredi au gouvernement formule des recommandations pour le futur 3e Plan cancer 2014-2018 afin de réduire les inégalités sociales face à cette maladie et impliquer davantage les médecins généralistes.
Le cancer demeure en France la principale cause de mortalité avec 148.000 décès estimés en 2012 et 355.000 nouveaux cas par an, rappelle ce rapport intitulé "Recommandations pour le troisième plan cancer".
C'est une pathologie pour laquelle les inégalités de santé restent "très marquées" face aux autres maladies et par rapport aux autres pays européens, souligne le Pr Jean-Paul Vernant, un spécialiste d'hématologie que François Hollande a chargé en décembre d'un travail préparatoire au 3e Plan cancer.
Le spécialiste propose de mettre en place des "indicateurs de mesure et de contrôle" des inégalités face au cancer ainsi que des "actions correctrices" parmi lesquelles "l'exigence d'une absence de reste à charge pour les patients lors des dépistages, des soins du cancer et de l'après cancer".
Après le plan 2004-2008 sous Jacques Chirac et celui de 2008-2013 sous Nicolas Sarkozy, M. Hollande a demandé à l'ancien chef de service de l'hôpital parisien La Pitié-Salpêtrière d'élaborer des pistes pour le nouveau Plan 2014-2018.
Remis vendredi 30 août 2013 aux ministres de la Santé, Marisol Touraine, et de la Recherche, Geneviève Fioraso, cet "important travail" fournit des pistes en matière de "réduction des inégalités", de "prévention, en réduisant notamment le tabagisme, relèvent dans un communiqué les deux ministères.
"Les deux premiers plans cancer ont été à l'origine de progrès majeurs dans le domaine de l'organisation de la recherche comme dans celle des soins. Le 3e Plan cancer doit poursuivre les actions entreprises mais doit également anticiper les nouvelles organisations qu'imposeront les innovations thérapeutiques en permanent développement", souligne le rapport du Pr Vernant, mis en ligne sur le site de l'Institut national du cancer.
Actions correctrices
Face à une "technicité" de plus en plus importante, "il conviendra de prendre garde que les innovations thérapeutiques ne soient pas l'occasion d'accentuer les inégalités sociales et territoriales déjà trop importantes" prévient le rapport qui incite les pouvoirs publics à "négocier avec les industriels afin que ces innovations soient commercialisées à leur juste prix".
Le rapport propose "plusieurs actions correctrices" pour réduire les inégalités, en particulier limiter les frais directs ou indirects occasionnés par la maladie qui restent à la charge du patient (frais de transport par exemple ou encore certains frais d'esthétique).
Face à des hospitalisations globalement de plus en plus courtes pour les traitements des cancers et à la montée en puissance des soins "en ambulatoire", qu'ils soient réalisés en hôpital de jour ou par la médecine de ville, le rapport préconise une plus grande implication des médecins généralistes.
Le Pr Vernant inscrit comme l'un des objectifs majeurs pour le futur plan de "faire participer le médecin traitant au parcours de soins dans l'établissement de santé".
Il veut aussi qu'une "consultation de fin de traitement" soit systématiquement organisée pour signifier au patient son entrée dans l'après cancer.
A cette réunion devraient participer le cancérologue référent, un "infirmier coordonnateur", un psychologue et aussi le médecin traitant du patient en question.
Pour les ministères de la Santé et de la Recherche, les propositions du Pr Vernant "viendront enrichir le travail important des groupes de travail" mis en place par le gouvernement avec l'INCa (Institut national du cancer) pour élaborer le Plan cancer 3 qui sera "annoncé en début d'année 2014".
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