Couples génétiquement compatibles
Une étude, menée par le Muséum national d'Histoire naturelle et le CNRS, a montré que la génétique a un rôle à jouer dans le choix d'un partenaire. Les chercheurs ont identifié des gènes et des fonctions biologiques qui peuvent agir sur la formation des couples, y compris des gènes impliqués dans l'apparence de la peau, la morphogenèse, l'immunité et le comportement.
Après analyse d'environ un million de marqueurs génétiques sur près de 20 000 gènes issus de 129 couples originaires d'Afrique, d'Europe et du Mexique, les scientifiques sont arrivés à plusieurs conclusions : qui se ressemble s'assemble, mais les opposés s'attirent…
Premièrement, en ce qui concerne les facteurs morphologiques tels que la taille, la couleur des yeux ou la pigmentation de la peau, les gènes ont tendance à être proches chez les individus formant un couple.
Deuxièmement, au niveau des facteurs déterminants du système immunitaire, les chercheurs ont relevé plus de disparités. Dans ce domaine, les individus sont donc plus attirés par un conjoint portant des gènes différents des leurs. Ceci peut être bénéfique pour leurs enfants qui, ayant des copies différentes de ces gènes, seraient plus à même de lutter contre les infections.
Pour finir, selon Romain Laurent, doctorant à l'université Pierre et Marie Curie et membre du laboratoire d'Eco Anthropologie et Ethnobiologie du Muséum national d'Histoire naturelle, co-auteur de l'étude, la découverte la plus importante mise en évidence par ces analyses génomiques est que les gènes impliqués dans le choix d'un partenaire sont variables d'une population à une autre. Cela pourrait expliquer pourquoi on observe des différences d'apparence physiques entre les populations.
En d'autres termes, certains critères peuvent être retenus dans une culture et rejetés dans une autre. Notre environnement socio-culturel influence donc les facteurs biologiques impliqués dans le choix de notre moitié.
Une étude sur un plus grand nombre de populations et avec un plus gros effectif pourrait permettre de mieux expliquer les différences observées entre les populations et ainsi mieux comprendre l'homme et l'évolution des caractères observables chez les êtres humains.
Sources :
- "Non-random mate choice in humans: insights from a genome scan", février 2012, Molecular Ecology. Doi: 10.1111/j.1365-294X.2011.05376.x.
- "MHC-dependent mate choice in humans: why genomic patterns from the HapMap European American dataset support the hypothesis", juin 2012, BioEssays. DOI: 10.1002/bies.201200023
- Allodocteurs.fr
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