Crise cardiaque : le coeur des conjoints aussi en prend un coup
Les conjoints des personnes victimes d'un infarctus du myocarde sont très sujets à l'anxiété et à la dépression, même si leur moitié survie, selon une étude danoise, publiée le 21 août 2012, dans la revue The European Heart Journal.
Les chercheurs ont étudié le comportement de 16 506 conjoints de personnes victimes d'une crise cardiaque mortelle entre 1997 et 2008 et de 44 566 conjoints de patients qui ont survécu à un infarctus, sur la même période.
Pour constituer un groupe témoin, ils ont également étudié le comportement 49 518 personnes dont le conjoint était décédé d'une affection non cardiaque, et celui de 131 563 personnes dont le conjoint avait été hospitalisé à la suite d'un accident non mortel et non cardiaque.
L'étude montre qu'après avoir perdu leurs conjoints d'une crise cardiaque, les gens sont trois fois plus susceptibles de prendre des antidépresseurs. Même lorsque la personne survit, la prise d'antidépresseurs parmi les partenaires augmente de 17 % par rapport à l'année qui précède la crise cardiaque.
De plus, en cas de crise cardiaque mortelle, une augmentation accrue du risque de dépression et de suicide a été observée, et ce plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes.
Les chercheurs supposent que c'est la nature soudaine et inattendue d'une crise cardiaque qui provoque un tel impact sur le conjoint. Ils ont également estimé que les répercussions psychologiques générées par la perte subite de son partenaire est assimilable à un syndrome de stress post-traumatique.
On savait déjà que les patients ayant survécu à un accident cardiaque étaient sujets à l'angoisse de la récidive, mais cette étude est la première à s'intéresser à la santé des époux après l'infarctus de leur partenaire. Elle met l'accent sur l'importance de la prise en charge et le suivi psychologique nécessaire de l'entourage d'une personne victime d'infarctus, pas seulement en cas de décès.
Source : "Spousal depression, anxiety, and suicide after myocardial infarction", The European Heart Journal, le 21 août 2012. Doi : 10.1093/eurheartj/ehs242
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