Dépression et diabète, des facteurs de démence après 65 ans ?
Développer et renforcer les capacités intellectuelles, combattre la dépression et cibler le diabète, sont les mesures les plus susceptibles de réduire les nouveaux cas de démence après 65 ans au niveau des populations.
L'étude conduite par Karen Ritchie de l'Inserm, publiée en ligne par le British Medical Journal, suggère sur quelles priorités devraient s'appuyer les interventions en santé publique pour être le plus efficaces.
Bien que la cause de la démence reste encore jusqu'alors inconnue, plusieurs facteurs de risque modifiables ont déjà été identifiés, notamment les facteurs de risques cardiovasculaires (pathologies cardiaques, accident vasculaire cérébral, hypertension, obésité, diabète, taux de cholestérol élevé), les antécédents de dépression, le régime alimentaire, la consommation d'alcool et le niveau d'éducation.
Forts de ces données, les chercheurs ont estimé à l'aide d'un modèle mathématique lesquels de ces facteurs pouvaient le plus fortement réduire le poids de la démence, si aucun nouveau traitement n'était disponible. Ils ont suivi 1 433 personnes en bonne santé de plus de 65 ans, recrutées entre 1999 et 2001 et habitant dans le Sud de la France (agglomération de Montpellier).
Des tests cognitifs (intellectuels) ont été réalisés au début de l'étude, puis 2, 4 et 7 ans plus tard. Un test de lecture a servi d'indicateur des capacités intellectuelles sur la vie entière. Antécédents médicaux, taille, poids, revenus mensuels, niveau d'éducation, consommation d'alcool et de tabac ont également été relevés. Le risque génétique individuel de démence a été mesuré.
L'amélioration des capacités intellectuelles permettrait de réduire de 18 % le nombre de nouveaux cas dans la population générale, sur 7 ans.
Agir sur la dépression et le diabète (prévention, diagnostic, traitement) et pour l'augmentation de la consommation de fruits et légumes frais auraient un fort impact, selon l'analyse de Mme Ritchie également rattaché à l'Imperial Collège de Londres. Eliminer ces deux pathologies et augmenter la consommation de fruits et légumes frais conduiraient à réduire de 21 % les nouveaux cas de démences ou de déficits cognitifs modérés, la dépression ayant la plus forte contribution (10 %), d'après l'étude.
En revanche, si l'on pouvait éliminer le principal facteur de risque génétique connu (gène de l'apolipoprotéine E4) de la maladie d'Alzheimer qui représente environ 70 % des démences, cela permettrait de réduire de 7 % seulement le nombre de nouveaux cas de démence dans la population, notent les chercheurs.
Source : AFP
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