Fumer augmente le risque de développer une maladie de Crohn
Une campagne vient d'être lancée pour inciter les malades fumeurs souffrant de la maladie de Crohn à arrêter le tabac. Fumer multiplie par deux le risque de développer une maladie de Crohn. Et lorsque le diagnostic est posé, le risque de poussée inflammatoire est augmenté de 50 % chez les fumeurs actifs.
Selon l'association François-Aupetit (Afa), les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) touchent près de 200 000 personnes en France. Les MICI sont caractérisées par l'inflammation de la paroi du tube digestif. Il s'agit de la maladie de Crohn ou de la recto-colite hémorragique. Ces deux maladies invisibles sont souvent très invalidantes.
D'origine inconnue, mais avec une composante génétique, la maladie de Crohn, la principale des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, peut s'attaquer à toutes les parties du tube digestif, mais se concentre généralement sur le côlon (gros intestin) et se déclare généralement chez des jeunes adultes. Cette maladie agit par poussées inflammatoires avec des douleurs aiguës, des diarrhées et des hémorragies (rectorragies).
La recto-colite hémorragique, ou RCH, est l'autre grande MICI. Elle présente des symptômes comparables, mais s'attaque à des sujets généralement un peu plus âgés, avec des poussées inflammatoires concentrées uniquement sur le côlon et le rectum.
Pour la maladie de Crohn, le tabac s'avère "clairement" un facteur d'aggravation. Or, selon une étude Ifop, réalisée du 21 au 23 février 2012, pour l'association François-Aupetit, 99 % des Français interrogés ignorent que fumer augmente le risque de déclencher une maladie de Crohn. "Quand on fume, on a deux fois plus de risques de développer la maladie de Crohn et les fumeurs malades ont des poussées inflammatoires plus fréquentes", indique pourtant Pr. Jacques Cosnes, gastro-entérologue à l'hôpital Saint-Antoine.
C'est l'oxyde de carbone contenu dans la fumée qui serait "le principal facteur aggravant", selon le gastro-entérologue. Mais "le tabac agit à de multiples niveaux pour rendre la maladie de Crohn plus agressive et difficile à traiter". Il est donc important pour les malades d'arrêter de fumer : cela permet de diminuer la fréquence des crises et le recours aux médicaments, principalement corticoïdes et immunosuppresseurs.
L'association François-Aupetit (Afa) veut ainsi que le sevrage tabagique soit plus systématiquement proposé dans les traitements de cette affection qu'on sait de mieux en mieux traiter, mais toujours pas guérir définitivement, explique le directeur de cette association de malades, Alain Olympie.
L'Afa vient de publier un livret pour aider les professionnels en gastro-entérologie à "discuter du sevrage tabagique" avec les patients souffrant de Crohn qui seraient au nombre de 120 000 en France.