L'addiction à Internet : une maladie mentale bientôt reconnue ?
Les accrocs du Net peuvent s'inquiéter : passer son temps sur la toile ne serait pas sans conséquence. C'est ce que l'Association américaine de psychiatrie aurait dévoilé dans son Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, plus communément appelé DSM. Selon l'association, l'addiction à Internet serait en passe de devenir une pathologie mentale internationalement reconnue par les psychiatres. Des études plus approfondies devraient permettre de faire le clair sur cette possible entrée dans le DSM.
L'addiction à Internet pourrait faire une entrée remarquée dans la nouvelle version du DSM, prévue pour mai 2013, le DSM V, un manuel de référence classifiant et catégorisant des critères diagnostiques de troubles mentaux spécifiques.
L'addiction à Internet, également appelée Trouble de Dépendance à Internet (TDI), est loin d'être anodine, notamment à cause de son retentissement sur la vie quotidienne. Le sujet présente de nombreux symptômes comme un phénomène de tolérance avec un besoin d'augmenter le temps passé sur le web, une euphorie lors de l'utilisation d'Internet et, au contraire, une irritabilité en cas d'empêchement.
Selon ce manuel, les internautes qui passent beaucoup de temps sur la toile présentent les mêmes symptômes que les personnes souffrant d'une addiction.
Une addiction controversée
Le débat, lancé dès février 2012, lorsque les premières rumeurs sur l'entrée du TDI dans le DSM ont été ébruitées, ne cesse d'être relancé pour plusieurs raisons.
La première raison est l'absence de preuve organique de l'existence de l'addiction à Internet, notamment dans le fonctionnement cérébral, contrairement aux autres addictions reconnues, comme celles aux drogues.
La seconde et probablement la plus importante, décriée par de nombreux psychiatres, est le conflit d'intérêt financier des membres du DSM. En effet, certains experts pourraient avoir des liens financiers avec les industries pharmaceutiques et ainsi, favoriseraient la reconnaissance d'une pathologie dans le DSM afin d'augmenter la vente de médicaments.
Devant la controverse, l'Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association) estime que les troubles liés à l'utilisation d'Internet, bien que reconnus, doivent faire l'objet d'études complémentaires avant toute entrée dans le fameux manuel en tant que pathologie mentale exclusive.
En France, selon un sondage IFOP de février 2012, 73 % des internautes français ne peuvent plus se passer d'Internet et 85 % d'entre eux se connectent tous les jours, soit 10 points de plus depuis 2 ans.
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