Les maladies respiratoires, facteurs de risque du cancer du poumon
Les maladies respiratoires augmentent le risque de développer un cancer du poumon, selon une étude publiée dans la revue American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, le 23 juillet 2014.
Le cancer du poumon est l'un des plus fréquents et des plus meurtriers. En plus du tabac, en cause dans 80% des cas, de récentes études ont suggéré un lien entre les maladies respiratoires et le développement de ce type de cancer.
Au cours de sa vie, un individu souffre généralement de plusieurs de ces infections, mais jusqu'ici peu d'études s'étaient intéressées au risque conjoint de ces maladies sur le développement d'un cancer du poumon des années plus tard.
Pour cette étude, les chercheurs se sont donc intéressés à la survenue de cinq maladies respiratoires : la bronchite chronique, l'emphysème pulmonaire, la tuberculose, la pneumonie et l'asthme. Ils ont ensuite analysé le lien entre la survenue groupée de ces maladies et le développement de cancers de poumon sur un panel de plus de 25.000 individus provenant d'Europe et du Canada.
Bronchite chronique et emphysème : un plus fort risque
La pneumonie et la bronchite chronique figuraient parmi les maladies les plus souvent rapportées. L'emphysème pulmonaire était en revanche le moins fréquent. L'étude a par ailleurs confirmé que les personnes avaient généralement souffert de plusieurs maladies respiratoires. Et plus particulièrement lorsqu'elles avaient été atteintes d'un emphysème pulmonaire ou d'asthme.
Résultat : après avoir corrigé leurs données en fonction de l'âge des sujets, de leur consommation de tabac ou de leur environnement de travail (qui peut être plus ou moins pollué) afin d'obtenir un groupe homogène, les chercheurs ont constaté que le fait d'avoir contracté une bronchite chronique ou un emphysème était associé avec un risque plus élévé de développer un cancer du poumon. De même, les personnes ayant souffert de pneumonie avaient plus de risques de développer un cancer dans les deux années suivant le diagnostic.
Les chercheurs ont également montré que le risque était augmenté de 1,33% pour les hommes et de 1,50% pour les femmes lorsque les individus avaient à la fois souffert d'une bronchite chronique et d'un emphysème. En revanche, l'asthme diminuait le risque et l'étude n'a pas montré de lien entre la tuberculose et le cancer du poumon.
Tabagisme et maladies respiratoires
Chez les personnes n'ayant jamais fumé, le risque de développer un cancer du poumon n'était pas augmenté malgré la survenue d'une ou plusieurs maladies respiratoires auparavant. Ceci confirme donc que le tabac reste le plus grand facteur de risque, mais qu'il est aggravé lorsque le sujet a souffert de maladies respiratoires. A noter que le tabagisme est dans 80% des cas responsable de la bronchite chronique.
Pour le moment, le mécanisme par lequel les maladies respiratoires provoquent un cancer du poumon est mal connu, mais les chercheurs pensent que l'inflammation des tissus qu'elles entraînent peut agir comme un catalyseur dans le développement de tumeurs.
Selon eux, les recherches doivent être poursuivies afin de mieux repérer les personnes à risque et ainsi de détecter plus précocement le développement d'un cancer.
Source : Is Previous Respiratory Disease a Risk Factor for Lung Cancer? Rachel Denholm et al. 23 juillet 2014. American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine. Doi : 10.1164/rccm.201402-0338OC
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