Mediator : le procès aura bien lieu à Nanterre
Le tribunal correctionnel de Nanterre a décidé mercredi 22 mai 2013 de poursuivre le premier procès pénal dans l'affaire du Mediator, en l'absence du principal accusé Jacques Servier, fondateur des laboratoires Servier.
Lors de la réouverture mardi du procès, les avocats de Jacques Servier et des quatre autres prévenus se sont livrés à une véritable bataille de procédure pour obtenir l'annulation de la tenue du procès devant la juridiction de Nanterre. Le motif : l'existence d'une autre mise en examen pour des faits similaires à Paris.
Le tribunal a rejeté un argument de procédure de la défense et a décidé de "joindre les autres incidents au fond". Les avocats de la défense avait déjà obtenu un report d'un an lors de l'ouverture du procès le 14 mai 2011 pour les même questions de forme.
La porte-parole des laboratoires Servier, Lucy Vincent, a déclaré quelques minutes avant la reprise de l'audience, que Jacques Servier, 91 ans, ne serait pas présent ce mercredi.
"Malheureusement son cardiologue lui a interdit de venir aujourd'hui", a-t-elle dit devant quelques journalistes, précisant qu'il comptait "faire le maximum" pour être présent au procès afin de "montrer son respect envers les victimes et envers le tribunal".
Jacques Servier ainsi que quatre autres cadres du laboratoire sont jugés pour "tromperie aggravée" devant le tribunal correctionnel de Nanterre. L'accusation reproche aux prévenus d'avoir délibérément trompé sur la composition du Mediator, cet antidiabétique largement prescrit comme coupe-faim entre 1976 et 2009.
Les centaines de parties civiles demandent réparation à Nanterre, sans attendre l'issue de l'instruction menée parallèlement par le parquet de Paris. Ces victimes présumées ont misé sur une procédure rapide : une citation directe dans laquelle leur revient la tâche d'apporter les preuves, sans avoir accès aux investigations parisiennes.
Destiné aux diabétiques mais largement prescrit comme coupe-faim, le Mediator pourrait avoir causé la mort de 1.300 à 1.800 personnes par valvulopathie (déformation des valves cardiaques), selon un rapport d'experts judiciaires rendu public en avril 2013.
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