Poppers : l'euphorie n'est pas sans risque
L'agence du médicament (ANSM) a lancé une mise en garde contre les risques liés à l'utilisation des poppers, des substances inhalées pour leur effet euphorisant, mentionnant notamment des troubles cardiovasculaires et sanguins ainsi que des atteintes oculaires.
D'abord limité au milieu homosexuel, l'usage de ce produit récréatif s'est étendu à une population plus jeune, qui l'utilise notamment pour ses effets psychoactifs mais aussi pour améliorer les performances sexuelles.
Les poppers avaient été interdits par le gouvernement en 2011, mais ils sont à nouveau en vente libre depuis 2013 à la suite d'une décision du Conseil d'Etat qui a estimé qu'aucune étude scientifique n'avait permis d'établir que les produits contenant des nitrites d'alkyle (comme c'est le cas des poppers) présentaient "un risque de pharmacodépendance ou d'abus".
Dans sa mise en garde, l'ANSM relève que 146 intoxications graves ont été observées entre 1999 et 2011, dont six ont abouti à des décès. L'agence mentionne également 34 cas d'atteinte oculaire.
"Depuis, de nouveaux cas graves d'intoxication et de décès ont été signalés aux différents réseaux de vigilance ainsi que des cas d'abus et de pharmacodépendance", ajoute l'ANSM, sans fournir de précisions.
Parmi les risques liés à la consommation de poppers, l'agence cite, outre la dépendance :
- des troubles cardiovasculaires (comme la tachycardie ou l'hypotension) ;
- des malaises ;
- des nausées ;
- des vomissements ;
- des diminutions de l'acuité visuelle souvent passagères ;
- des troubles sanguins et psychiques.
Comment agissent les poppers ?
Selon l'ANSM, l'action des poppers est liée à la libération de monoxyde d'azote dans l'organisme après l'inhalation du produit. Celui-ce se présente sou une forme liquide jaunâtre et volatile à température ambiante. Sa consommation entraîne une relaxation des muscles lisses, une vasodilatation importante mais aussi une euphorie d'apparition rapide (15 secondes) qui dure 5 à 10 minutes.