SOS Médecins en grève le 25 janvier

Après les internes, les urgentistes et les généralistes, c'est au tour de SOS Médecins de poursuivre sa grève. L'association a annoncé qu'elle suspendrait son activité, le 25 janvier, pour 24 heures. En cause : la suppression du médecin de garde la nuit.

La rédaction d'Allo Docteurs
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SOS Médecins en grève le 25 janvier

Malgré un premier mouvement de grève pendant les fêtes de fin d'année et la promesse d'un entretien début janvier, l'association SOS Médecins "n'a toujours pas été reçue" par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est indigné son président auprès de l'AFP, Dominique Ringard. Face à cette inertie, "un mouvement de suspension d'activité de la part des médecins SOS Médecins a été décidé dimanche 25 janvier" à partir de 8 heures, indique l'association dans un communiqué.

SOS Médecins en appelle aussi au président de la République "pour lui demander d'intervenir directement". Dans une lettre adressée à François Hollande, SOS Médecins dénonce notamment les actions du ministère de la Santé, qui créé "des situations dangereuses pour les patients et indignes pour la France qui s'enorgueillit d'avoir le meilleur système de santé au monde"

Furieux contre la suppression du médecin de nuit

"Monsieur le Président, intervenez pour que le bon sens revienne et que les patients retrouvent le droit d'accès à un médecin généraliste à toute heure du jour et de la nuit", poursuit la lettre de l'association, qui s'alarme de la suppression du médecin de garde de minuit à 8 heures du matin, décidée par les directeurs d'agences régionales de santé (ARS) en Nord-Pas-de-Calais et Lorraine. "Une décision aberrante", selon Dominique Ringard, et qui oblige les patients à se tourner vers des services d'urgence, déjà débordés...

"Il faut un médecin qui puisse aller voir les enfants, les personnes âgées, les gens qui souffrent en pleine nuit, pour qu'on ne soit pas obligé de les mettre dans des ambulances à 3h du matin, pour les envoyer passer 4 ou 5 heures aux Urgences" s'indigne t-il.

L'association, qui regroupe environ 1.100 praticiens pour 63 structures, craint que les exemples du Nord-Pas-de-Calais et Lorraine ne s'étendent aux régions voisines. En raison de la réforme territoriale, qui instaure un nouveau découpage des régions, mais aussi dans le cadre du projet de loi santé de Marisol Touraine, accusé par les médecins de conférer un pouvoir accru aux ARS (Agences régionales de santé). "L'égalité et l'universalité de l'accès aux soins doivent être préservées partout en France", espère l'association.

Prêts à durcir la grève

Apportant son "soutien plein et entier" aux médecins libéraux, en grève administrative depuis début janvier contre le projet de loi santé, SOS Médecins envisage de "rentrer dans le dur" avec "au moins une grève par mois", prévient le Dr Ringard.

Celle de dimanche ne devrait pas trop déstabiliser l'offre de soins : les grévistes peuvent être réquisitionnés par les ARS, qui se sont attelées à la tâche dès l'annonce de la grève le 22 janvier. Le projet de loi santé doit être examiné en avril au Parlement. Des groupes de travail sur les points litigieux du texte doivent débuter le 26 janvier au ministère.

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