Un jeu vidéo contre la dépression chez l'adolescent
Testé auprès de jeunes malades, un jeu vidéo mis au point par des chercheurs néo-zélandais permettrait de combattre la dépression chez l'adolescent.
Le jeu vidéo favorise la violence et les comportements nerveux. C'est en prenant ces idées a contre-pied qu'une équipe de chercheur de l'université d'Auckland a mis au point le jeu Sparx. Ce jeu serait une alternative aux traitements et thérapies classiques. D'autant que les diagnostics de dépression sont parfois difficiles chez les adolescents.
Près d'un quart des jeunes sont victimes de troubles dépressifs pendant leur adolescence, mais moins de 20 % d'entre eux seulement sont traités, constatent les médecins Sally Merry et Karolina Satsiak, les principales auteures du projet.
Le jeu en 3D se joue en plusieurs étapes. D'abord, le patient crée un avatar et va entrer dans un monde qui va l'amener à prendre conscience de sa dépression, en tuant des insectes et autres petits monstres qui représentent ses pensées négatives : "je suis nul", "tout le monde me déteste". La seconde étape va le confronter à des émotions plus intenses, comme la colère, qu'il a pour mission de contrôler. A ce stade, l'adolescent doit dialoguer avec ses prétendus ennemis. Pour réussir cette épreuve, il peut faire appel à des aides extérieures, selon ses besoins. Le but du jeu est de trouver des solutions pour développer des pensées positives.
Pour tester cette thérapie alternative, 187 jeunes âgés de 15 ans en moyenne ont été séparés en deux groupes. Sur les 94 adolescents qui ont teste le jeu Sparx, 44 % d'entre eux sont sortis de leur dépression contre 26 % du groupe qui a été suivi par un psychologue dans le cadre d'une thérapie plus classique.
Selon les chercheurs qui ont publiés ces résultats dans le sérieux British Medical Journal, "Sparx représente une alternative potentielle aux soins habituels pour les adolescents et pourrait être utiliser pour traiter une partie des jeunes non pris en charge".
Mais ils précisent enfin que le jeu ne peut pas remplacer un médecin.
Source : "The effectiveness of SPARX, a computerised self help intervention for adolescents seeking help for depression: randomised controlled non-inferiority trial ", BMJ 2012; 344 doi: 10.1136/bmj.e2598
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