Un nouveau traitement pour la leucémie de l'adulte
Un nouveau médicament pourrait révolutionner la prise en charge des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique, une forme de cancer du sang qui touche surtout les patients âgés de plus de 65 ans. Ce médicament s'appelle l'ibrutinib. Son efficacité est telle qu'il vient d'obtenir une autorisation temporaire d'utilisation par l'Agence du médicament alors qu'il est toujours en phase d'essais cliniques. Explications.
L'allogreffe est une greffe de cellules souches prélevées dans la moelle osseuse d'un donneur. La technique est souvent utilisée en dernier recours quand les patients présentent une résistance aux traitements standards. Mais cela pourrait bientôt changer avec l'ibrutinib. Ce nouveau médicament en test montre des résultats encourageants.
Il faut savoir que les cellules cancéreuses possèdent à leur surface des récepteurs auxquels des cellules dites nourricières en forme de croissant vont se fixer. Cette fixation déclenche dans le corps de la cellule malade une réaction chimique en chaîne. Résultat : dans le noyau, les gènes nécessaires à la survie et à la prolifération de la cellule malade sont activés.
L'ibrutinib peut agir à deux niveaux : soit à l'extérieur de la cellule en empêchant la fixation de la cellule nourricière, soit en pénétrant dans la cellule pour ainsi bloquer la réaction chimique en cascade. Dans les deux cas, le résultat est la mort de la cellule tumorale.
Plus efficace et moins toxique, ce nouveau médicament ne va pas pour autant remplacer les traitements existants. Le recul n'est en effet pas suffisant pour arrêter l'allogreffe chez les patients qui ont une leucémie lymphoïde chronique. De plus, des publications apparaissent sur des mécanismes de résistance quand l'ibrutinib est utilisé en monothérapie, c'est-à-dire comme seul traitement.
L'ibrutinib est en fin d'essai clinique, il n'est donc pas encore commercialisé par le laboratoire qui le produit. L'Agence française du médicament vient pourtant de lui accorder une autorisation temporaire d'utilisation (ATU).
L'ibrutinib dispose actuellement d'une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. Le laboratoire souhaite le commercialiser prochainement en Europe, une demande est en cours.