Urgences de l'Hôtel-Dieu : les autorités médicales demandent la fermeture
La commission médicale d'établissement (CME) du groupe hospitalier Hôtel-Dieu-Cochin, soit une vingtaine de professeurs, a réclamé la fermeture des urgences de l'Hôtel-Dieu à la date initialement prévue du 4 novembre 2013.
Dans une résolution votée lundi soir, les responsables médicaux des deux établissements "demandent à l'unanimité la fermeture du service d'accueil des urgences à la date initialement prévue" ainsi que "le transfert accéléré des services cliniques et médico-techniques restant sur le site de l'Hôtel Dieu vers l'hôpital Cochin".
Cette demande intervient alors qu'un mouvement symbolique d'occupation a été entrepris depuis dimanche, dans une salle désaffectée de l'Hôtel-Dieu, à l'initiative des syndicats CGT et SUD et du médecin urgentiste Gérald Kierzek, fer de lance de la résistance à la fermeture des Urgences.
Dans le cadre d'un ambitieux projet de transformation de l'hôpital actuel, jugé trop vétuste, dont de nombreux services ont déjà été transférés sur Cochin, en "hôpital universitaire de santé publique", qui serait dépourvu de lits d'hospitalisation, la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ainsi que la CME centrale, avaient décidé en 2012 la fermeture des urgences au 4 novembre 2013.
Mais le 10 juillet, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait annoncé le report de cette fermeture à une date indéterminée, tout en approuvant le projet. Cette décision avait été interprétée comme une volonté d'apaisement, le conflit prenant un tour très politique à l'approche des élections municipales à Paris de mars 2014.
Mais les responsables médicaux affirment constater "la dégradation accélérée des conditions de prise en charge des patients, au point que la qualité et la sécurité des soins sur le site de l'Hôtel-Dieu n'est plus assurée de façon satisfaisante".
"Ils s'inquiètent de la démoralisation croissante des soignants médicaux et non-médicaux à la suite de la prise de décisions contradictoires sur l'évolution de l'Hôtel Dieu", ajoutent-ils, disant souhaiter "vivement que la sécurité et de la qualité des soins soient les seuls critères pris en considération lors des arbitrages les concernant".
Cette prise de position de la CME Cochin-Hôtel-Dieu vient conforter la mise en garde solennelle, lancée début août au gouvernement par le Pr Loïc Capron, président de la CME centrale de l'AP-HP, qui avait estimé que "maintenir ce service d'accueil des urgences serait flouer les Parisiens, de manière irresponsable et condamnable, en les mettant à la merci d'un accident grave dû à l'insuffisance de moyens".
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