Bébés prématurés : une unité mobile pour des soins à domicile

Choisir une hospitalisation à domicile, c'est maintenant possible pour certains bébés prématurés. Le centre hospitalier de Toulon dispose depuis peu d’une unité mobile en néonatalogie.

Géraldine Zamansky
Rédigé le
Prématurés : favoriser le retour à la maison
Prématurés : favoriser le retour à la maison  —  Le Mag de la Santé - France 5

Solane est né à 30 semaines d’aménorrhée et 6 jours, elle a donc 4 semaines de vie.
 
À sa naissance, avec plus de 9 semaines d’avance, Solane était en soins intensifs à l’abri d’une couveuse. Un mois plus tard, il va beaucoup mieux. L’équipe médicale vient présenter à ses parents la nouvelle unité de soins mobile à domicile. Pour que la famille puisse rester le moins longtemps possible à l’hôpital.

Une hospitalisation à domicile sous conditions

"Ça nécessite que les familles soient impliquées dans les soins de leur bébé très tôt, et qu'on les rende autonomes très progressivement. Au départ, il y a quand même un enjeu vital sur une naissance prématurée. Les parents sont très impressionnés, il faut les accompagner vers cette sortie en unité mobile à domicile", explique le Dr Naïs Baschet, chef de service de néonatologie, centre hospitalier de Toulon.

Pour envisager la sortie, les critères médicaux sont très stricts. Il faut que ces prématurés aient passé le cap des 1 800 grammes et qu’ils soient stables au niveau cardiaque et respiratoire. Adélaïde a obtenu ce feu vert, il y a déjà deux semaines.  

Les infirmières puéricultrices du service viennent la voir tous les jours. Chaque visite commence par la pesée, pour vérifier que la petite fille grandit bien.  

Vérifier la saturation en oxygène

Chaque gramme gagné est une victoire pour Adélaïde qui ne devrait toujours pas être née. Son cœur et ses poumons sont encore fragiles. Un petit capteur permet de surveiller que son sang contient assez d’oxygène. C’est le monitoring de sa saturation.   

"Tout demande de l'énergie aux prématurés, respirer, prendre un biberon. Le monitoring pendant la tétée permet de voir si Adélaïde ne se fatigue pas trop. Si elle baisse sa saturation, dans ce cas-là, il faut arrêter la tétée et puis sa maman finit de lui passer le lait par la sonde", confie Célia Bustos, infirmière puéricultrice, unité mobile de néonatalogie, centre hospitalier de Toulon.  

Cette sonde va directement dans l’estomac d’Adélaïde. Mais elle n’en a presque plus besoin. Elle mange de mieux en mieux depuis son arrivée à la maison. 

Un interlocuteur 24 h sur 24

"On avait très envie de pouvoir rentrer à la maison, c'était important d'être en famille avec nos autres enfants. Quoi qu'il arrive, on a un interlocuteur 24 h sur 24, quelqu'un qui peut nous aider au moins par téléphone ou nous dire de venir, si jamais il y a besoin. On n'est jamais complètement seuls", confie Soline, mère d’Adélaïde.

Le suivi comprend en plus des consultations chaque semaine à l’hôpital avec les médecins du service. C’est la première d’Ethan et ces quelques jours à la maison lui ont déjà fait du bien. 
 
"Les bébés sont bien dans leur famille et dans les bras de leurs parents, c'est ce qui les aide à soutenir leur développement, leur psychisme, leur motricité, la sensation de bien-être. Ils doivent également être dans des conditions de sécurité", conclut le Dr Naïs Baschet.

Aujourd’hui, une vingtaine de familles a déjà bénéficié de cette innovation.