Comment gérer les pics de chaleur en période épidémique
La vague de chaleur qui commence aujourd'hui , alors que le coronavirus est toujours en circulation inquiète les autorité. Météo France a placé 6 départements en vigilance orange canicule : le Rhône (69), l'Ardèche (07), la Drôme (26), l'Isère (38), la Savoie (73) et la Haute-Savoie (74).
Des recommandations contradictoires
Certaines recommandations de prévention de la canicule sont en contradiction avec celles émises pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Santé publique France vient de publier une synthèse pour adapter la prévention des deux risques.
"En période d’épidémie de la Covid-19, il est encore plus essentiel de limiter l'impact sanitaire de l'exposition à la chaleur pour réduire notamment le fardeau du recours aux services d'urgence hospitalière ou médicale", souligne Santé publique France dans cette "synthèse rapide" des connaissances.
En l'absence de vaccin, l’adoption de gestes individuels (lavage fréquent des mains, distanciation physique de plus d'un mètre, port du masque, ndlr) est le principal rempart à la contamination par le SARS-CoV-2, souligne l'agence sanitaire.
Savoir adapter les recommandations
Agnès Verrier, chargée d'expertise en santé-environnement à Santé publique France, livre à AFP des exemples de ces "injonctions contradictoires" qui supposent de s'adapter: en période de canicule, outre les conseils d'hydratation, on recommande de fermer fenêtres et volets le jour et pour le Covid-19 d'aérer le plus possible. La solution pour garder un lieu frais et aéré est d’ouvrir ses fenêtres la nuit pour rafraichir et éliminer les particules virales.
Autre contradiction, renforcer le lien social pendant la canicule et pour le Covid-19 garder la distanciation physique. Les rencontres peuvent avoir lieu mais en gardant son masque, une distance sociale et en se lavant les mains.
Lieux publics climatisés
En période de canicule, il est recommandé d'aller quelques heures dans des endroits frais comme dans les magasins, les bibliothèques, ou les cinémas... des lieux climatisés. Ce qui est possible avec le masque et en respectant les gestes de prévention, les gestes barrières, explique Agnès Verrier à l’AFP.
Si la plupart des lieux frais recevant du public devraient être ouverts cet été, leur intérêt pendant les pics de chaleur risque d’être limité car le nombre de personnes présentes simultanément y est restreint.
Pour la population qui vit dans des îlots de chaleur ou des logements mal isolés, passer quelques heures dans des endroits rafraîchis est indispensable en cas de canicule. Il faut élargir les horaires d'ouverture pour l'ensemble de la population ou l'accès à certains lieux publics réservés aux personnes les plus à risque, selon ce document.
Se rafraîchir avec un ventilateur: oui, mais pas n’importe comment
Le ventilateur dans une pièce où se trouve une personne seule ne pose pas problème et chez soi, s'il y a plusieurs personnes, il faut éviter de diriger son flux d'air sur elles, précise la chargée d’expertise en santé-environnement à l’AFP. Les climatiseurs mobiles individuels "doivent être équipés de filtres performants et correctement entretenus".
La Société française de gériatrie et de gérontologie, recommande d’éviter l’utilisation du ventilateur à visée de brassage/rafraichissement de l’air « Dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou incomplètement ouverts, (…) dès lors que plusieurs personnes sont présentes dans cet espace (notamment salle de classe, établissements pour personnes âgées…), même porteuses de masques.
Dans les espaces ouverts, l’utilisation de systèmes collectifs de brumisation est possible sous réserve de maintenir la distanciation physique recommandée.
Covid-19 et canicule peuvent toucher les mêmes publics vulnérables : les personnes âgées de plus de 65 ans, les personnes souffrants d’un cancer, les diabétiques, les personnes asthmatiques, les personnes souffrants de maladies cardiaques et les femmes enceintes.
L'épidémie de Covid-19, avec plus de 30.000 morts, a déjà tué en France plus que la canicule de l'été 2003 qui avait entrainé 15.000 décès selon, l’agence Santé publique France.