Souffrance des étudiants : nos conseils pour trouver un soutien psychologique adapté
40% des jeunes souffrent de troubles anxieux et dépressifs selon les résultats d'un sondage de la Fondation Fondamental. Mais face à cette détresse, les structures habituelles sont saturées.
Le #EtudiantsFantômes a atteint les tendances France de Twitter pendant plusieurs jours la semaine dernière, et de plus en plus d'étudiants ont le sentiment d'appartenir à une « génération sacrifiée ».
Selon une enquête Ipsos pour la Fondation FondaMental, 40% des 18-25 ans montrent des niveaux « alarmants » de troubles anxieux et dépressifs. 32% d’entre eux souffrent de troubles de santé mentale, soit 11 points de plus que l’ensemble de la population.
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3 jeunes sur 10 ont pensé à se donner la mort
La santé mentale des jeunes se détériore : 47% des 22-24 ans rapportent un trouble anxieux généralisé, contre 31% dans l’ensemble de la population. Cette frange d'âge est en général davantage isolée et a quitté le foyer familial. En outre, 3 jeunes sur 10 ont « pensé qu’il vaudrait mieux qu’ils soient morts ou ont songé à se blesser ».
« La souffrance des étudiants est extrêmement vive. Pour moi, ce sont ceux qui souffrent le plus », explique Caroline Goldman, psychologue pour enfants, adolescents et jeunes adultes. « Même si les psychologues savaient auparavant que ça jouait, l’importance de la vie sociale extérieure nous saute au visage avec cette crise. A vingt ans, on construit les dernières touches à notre identité, et ce qui nous permettait le faire n’existe plus. »
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Les étudiants précarisés, les BAPU saturés
Mais comme l'explique Dominique Monchablon, psychiatre de la Fondation Santé des Etudiants de France, les BAPU (bureaux d’aide psychologique universitaire) « étaient déjà saturés avant la crise ». Les étudiants doivent donc se tourner vers d’autres structures s’ils souhaitent une prise en charge psychologique. Souvent, ce genre de démarche nécessite un budget important.
Or, les étudiants ont été nombreux ces derniers mois à faire la queue à la Banque Alimentaire. En outre, une étude du Conseil d’Analyse Economique montre que les étudiants et les jeunes actifs ne vivant plus chez leurs parents ont rencontré davantage de difficultés financières que le reste de la population. Leur revenu a ainsi connu une baisse entre 5% et 10%.
Des solutions de prise en charge gratuites
Pour permettre aux étudiants d’accéder à un suivi psychologique malgré leur précarisation, différentes solutions ont été mises en place. La fondation FondaMental a lancé la plateforme Ecoute Etudiants Ile-de-France qui donne accès à trois téléconsultations gratuites avec un psychologue ou un psychiatre pour les étudiants franciliens.
« Nous sommes en discussion avec d’autres régions pour étendre ces téléconsultations gratuites aux étudiants d’autres régions », explique la fondation. « Mais les autres conseils s’appliquent pour tous les étudiants et même tous les jeunes de France ».
Certaines écoles et universités ont également pris en main la problématique. L’Université Paris Sciences & Lettres (PSL) a par exemple établi un partenariat avec la plateforme de téléconsultation Qare. Ce partenariat permet aux étudiants de PSL de suivre des téléconsultations avec des psychologues et des psychiatres sans avancer de frais.
Pour celles et ceux qui cherchent une consultation en urgence, la nouvelle appli Mindler propose un rdv en moins de 24 heures pour une téléconsultation avec un psychologue diplômé. Le premier rdv est gratuit, le prix des consultations suivantes est de 45 euros pour 30 minutes de rdv.
Enfin, l'association Apsytude propose aux étudiants des consultations, soit en face à face, soit en visio. Il ne faut pas non plus oublier les lignes d'écoute comme Nightline ou encore les services habituels de soutien aux étudiants, recensés ici. Vous pouvez également trouver de l'aide sur ce site du gouvernement, ou encore sur Fil Santé jeunes.