Bronchiolite : comment le Beyfortus protège les bébés dès les premiers jours
Le Beyfortus est un nouveau traitement préventif contre le virus de la bronchiolite destiné aux nourrissons de moins d’un an. Quand l'administrer ? Comment fonctionne-t-il ? Reportage dans une maternité.
Oscar est né il y a deux jours. Il est en pleine forme et dans quelques heures, il pourra retrouver sa grande sœur à la maison. Mais avant, il va bénéficier d'un traitement préventif contre la bronchiolite, une infection virale qui entraîne chaque année l’hospitalisation de 45 000 nourrissons. Ce nouveau traitement porte un nom : le Beyfortus, qui contient une molécule appelée nirsevimab.
Une seule injection pour la saison
"Vous avez bien compris que c’est une injection pour administrer des anticorps qui vont l’aider à se protéger contre la bronchiolite au moment de la période hivernale qui va bientôt arriver. Il sera protégé pendant cinq mois", explique la Dre Nathalie Wescinck, pédiatre-néonatologue à l'hôpital Jeanne de Flandres au CHU de Lille.
Le nirsevimab est un traitement préventif qui nécessite une seule dose, injectée dans la cuisse du nourrisson. À la différence d’un vaccin, ce traitement consiste à injecter directement par voie intramusculaire des anticorps monoclonaux.
Ces anticorps passent dans la circulation sanguine pour aller se loger dans les voies intérieures des poumons. Quand le virus responsable de la bronchiolite, le virus respiratoire syncytial (VRS) pénètre dans l’organisme, les anticorps se fixent à lui pour l’empêcher de fusionner avec les cellules bronchiques et ainsi bloquer l’infection.
Une efficacité proche de 85 %
Proposé depuis la mi-septembre dans les maternités, le traitement est accepté par la plus grande majorité des parents. À tel point que le Beyfortus, est déjà victime de son succès et qu'il est donc désormais réservé aux maternités.
"Le nirsevimab a fait l’objet de plusieurs études cliniques, dont l'étude Harmonie la plus récente, à laquelle nous avons pu participer en France" confirme le Dr Florence Flamein, pédiatre-néonatologue, hôpital Jeanne de Flandres. "Cette étude a montré une efficacité de près de 85 % du nirsevimab contre les infections VRS, mais également une protection contre la bronchiolite en général, pour les autres souches de VRS, en réduisant de près de 58 % les hospitalisations des nourrissons qui avaient reçu l'injection versus ceux qui ne l'avaient pas reçu".
Vaccination de la femme enceinte
Un vaccin contre la bronchiolite à destination des femmes enceintes cette fois a été approuvé par l’agence européenne du médicament (EMA). Il pourrait être disponible dès l’année 2024 et visera à protéger les nourrissons par immunisation passive, grâce à la vaccination des femmes enceintes.