Bronchiolite : quelles solutions pour soulager les services de pédiatrie ?
La bronchiolite touche déjà toute la France et les hôpitaux sont sous tension, comme en Île-de-France. Alors que des transferts de jeunes patients ont déjà eu lieu, l'ARS en appelle à la solidarité et à la responsabilité de chacun.
Au manque d’effectifs vient s’ajouter l’épidémie de bronchiolite. En Île-de-France, "on a des tensions fortes, voire très fortes, dans les services de pédiatrie de la région", indique Amélie Verdier, directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS).
L'épidémie se traduit depuis deux semaines par "une nette augmentation des passages aux urgences" chez les enfants de moins de deux ans, suivis de davantage d'hospitalisations que l'an dernier. Conséquence : les hôpitaux risquent de saturer. En réanimation pédiatrique, déjà 14 jeunes patients ont dû être transférés hors d'Île-de-France - aux CHU d'Amiens et de Rouen notamment.
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Appel à la "solidarité des soignants"
"La situation prévisionnelle pour les jours et semaines qui viennent n'est pas bonne", a prévenu Amélie Verdier. Elle compte sur la "solidarité de tous" les soignants, notamment des libéraux, pour "soulager les urgences". Des discussions sont ainsi en cours avec certaines maisons médicales de garde pour étendre leurs horaires en soirée.
La directrice de l'ARS en appelle aussi à la "responsabilité de chacun", en particulier des parents, pour "se protéger face aux épidémies hivernales", par les gestes barrières et la vaccination contre le Covid "y compris pour les enfants". Elle plaide également pour un "recours approprié aux urgences", où "il y a environ 15 % d'enfants dont le passage n'apparaît pas justifié". Quitte à téléphoner au 15 "en cas de doute".
De plus en plus de régions concernées
L'épidémie de bronchiolite s'est désormais étendue à presque toute la France métropolitaine. Ainsi, les derniers jours ont été marqués par "un passage en phase épidémique dans huit nouvelles régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Guyane, Normandie et Pays de la Loire", résume Santé publique France.
En Outre-mer, seule la Guyane est touchée par l'épidémie, mais Mayotte, la Guadeloupe et la Martinique sont en phase pré-épidémique.
Une épidémie précoce
Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante. Même si elle est angoissante pour les jeunes parents, elle est la plupart du temps bénigne. Dans certains cas, elle peut nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation.
Au total, près de 3 000 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences pour bronchiolite dans la semaine du 10 au 16 octobre, un bond de presque moitié par rapport à la semaine précédente. Près d'un millier d’entre eux ont finalement été hospitalisés.
Le nombre d'hospitalisations est ainsi plus élevé que ce qui est habituellement observé début octobre, confirmant le scénario d'une épidémie plus précoce pour la deuxième année d'affilée.