Du café pour soigner la dyskinésie
Nombreux sont ceux qui ne peuvent se passer de leur café le matin ! Mais chez les personnes atteintes d’une certaine forme de dyskinésie, la caféine peut être un médicament pour traiter les tremblements.
Au petit déjeuner chaque matin, Hugo, 7 ans, et sa maman Laura prennent tous les deux leur dose de caféine.
Hugo en prend deux gélules le matin, il en reprend à 14h et une le soir au coucher. Une prescription médicale inattendue pour traiter une maladie extrêmement rare. Le petit garçon est atteint de dyskinésie, des mouvements anormaux causés par la mutation du gène ADCY5 qui l’handicapent depuis tout petit.
Une maladie jusqu'ici sans traitement
Jusqu’ici, étonnamment, seule la caféine a pu le soulager. Laura explique que sans ces gélules, tous les gestes du quotidien deviennent compliqués (s’habiller, mettre ses chaussures, écrire, dessiner…). Avec la caféine, la journée se passe bien. En un an et demi de traitement, les effets sont flagrants.
L'efficacité du café sur la dyskinésie est une découverte étonnante d'un neurologue, le Pr Emmanuel Flamand-Roze. Un patient atteint de cette maladie lui dit un jour ne plus pouvoir se passer de café, car cela calme ses crises. Plus tard, un autre, lui aussi atteint de dyskinésie, lui raconte la même anecdote. Le médecin fait alors le lien.
"On a sorti les livres avec tous les chemins moléculaires à l'intérieur du cerveau et on a vu que le café pouvait se fixer sur un récepteur qui est juste à côté de la protéine malade. Cela faisait sens, on a commencé à donner du café à tous nos patients et on a vu que ça marchait", explique le Pr Flamand-Roze.
Un mécanisme encore mal connu
Des médecins du monde entier prescrivent alors ce traitement dans le cadre d’une étude. Sur 30 malades, 26 ont vu leur état s’améliorer par la simple consommation de café. Pour le neurologue, il reste à élucider le mécanisme exact de la dyskinésie dans le cerveau des patients.
Cette maladie, encore mal connue, fait l’objet d’étude sur des souris génétiquement modifiées. Ces travaux permettront de mieux comprendre les mécanismes de cette forme de dyskinésie.