Endométriose : quelle prise en charge ?
L’hôpital Saint-Joseph, à Paris est un des centres de référence de l'endométriose. Il a mis en place un parcours de soins rassemblant en une journée plusieurs consultations pour une meilleure prise en charge. Reportage.
L'endométriose de Loïs a été diagnostiquée il y a quelques mois mais elle ressent des douleurs provoquées par les règles depuis l'âge de 11 ans.
"En général, les douleurs sont assez invalidantes. Elles arrivent principalement la nuit et je reste peut-être deux à trois heures sans dormir, le temps que les médicaments fassent effet. Du coup, la journée je suis très fatiguée puisque je passe des nuits sans sommeil", explique Loïs-Anaïs Joisin, 25 ans.
Une maladie, des douleurs
Aujourd’hui, Loïs va bénéficier d’un bilan complet. "Vous présentez des règles très douloureuses, c'est ce que nous appelons les dysménorrhées sévères. Comment vous définiriez cette douleur ?", demande le Dr Eric Bautrant, gynécologue, expert de la douleur au groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph.
"En général, mes douleurs irradient dans tout le bas ventre, le bassin, le bas du dos et j'ai aussi parfois des douleurs à l’épaule", confie Loïs.
Grâce à l’examen gynécologique, le médecin localise les organes douloureux.
"L’endométriose va effectivement rajouter de la douleur si elle est par exemple au niveau des nerfs qui sont derrière l'utérus. Il peut y avoir des douleurs derrières l’utérus et il y a des douleurs qui vont toucher les organes de voisinage également", commente le Dr Eric Bautrant.
Une échographie pour confirmer le diagnostic
Ces douleurs diffuses sont les plus complexes à traiter. Pour y parvenir, il faut s’assurer que c'est bien l’endométriose qui les provoque. C'est pourquoi Loïs a rendez-vous avec le radiologue pour une échographie endovaginale.
Il va ensuite réaliser la cartographie des lésions de l’endométriose. "Les règles refluent par les trompes à cause de la contraction utérine qui est trop forte qui fait si mal donc ça saigne dans votre ventre, c'est ce qu'on voit en périphérie de l'ovaire gauche. Les cellules tombent derrière avec la gravité, elles vont coloniser un muscle à gauche qui attache le col de l'utérus sur le sacrum, c'est pour ça que souvent ça fait mal derrière. Tout le reste n'est pas touché, c'est quand même rassurant pour votre fertilité future", confie le Dr Erick Petit.
Gérer la douleur
Loïs termine son parcours de soins avec une sage-femme. Elle a prescrit une pilule contraceptive à la jeune femme. Le traitement hormonal est efficace contre les lésions mais il ne fait pas disparaître les douleurs. La sage-femme aider Loïs à mieux les gérer avec trois conseils.
"Premier niveau, des douleurs de règles et une inflammation, ce qui est efficace ce sont les anti-inflammatoires, le paracétamol. Deuxième niveau, avec les douleurs neuropathiques, les nerfs vont être irrités, il faut remobiliser les organes. Plus vous allez faire du sport et plus on remobilise les organes et moins on a mal. Troisième niveau c'est le cerveau, cette maladie n'est pas dans la tête mais c'est la tête qui va aider à gérer les douleurs", précise Frédérique Perrotte, sage-femme au groupe hospitalier Paris Saint-Joseph.
Dans cet hôpital, la sophrologie fait partie des outils de prise en charge. C’est d’ailleurs par une séance d'initiation que se termine cette journée pour Loïs.
Pour en savoir plus :
Association EndoFrance