"C'est normal d'allaiter" : l’appel de la mère réprimandée à Disneyland Paris
"Réprimandée" par des gardes de Disneyland Paris pour avoir allaité sa fille sur un banc, une jeune maman australienne appelle à une évolution des mentalités. En France, aucune loi n’interdit l’allaitement en public.
"Réprimandée" parce qu’elle allaitait sa fille sur un banc. Le 3 juillet dernier, trois agents de sécurité du parc Disneyland Paris ont demandé à Laura, une Australienne de 33 ans de se couvrir ou d'aller dans une zone dédiée "mère et enfant" pour nourrir son bébé de deux mois, alors qu'elle était près d'une attraction.
"Je me suis sentie complètement vulnérable"
Aujourd’hui, Laura appelle à faire évoluer les mentalités sur le sujet. "J'avais ma fille au sein avec trois personnes autour de moi me réprimandant pour quelque chose que je considère comme une partie complètement naturelle et normale de la vie", raconte-t-elle l’AFP. "Je me suis sentie complètement vulnérable, totalement intimidée et assez effrayée", a-t-elle ajouté.
Cette mère de deux enfants dit avoir répondu aux gardes "assez fermement" qu'elle ne se plierait pas à leurs instructions, mais ces derniers ont insisté.
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Aucune loi n’interdit l’allaitement public
"J'ai demandé quelle était la raison de ce genre de demande et ils ont répondu que c'était pour les autres clients du parc qui sont ici, issus d'autres cultures et religions", a expliqué Laura. En France, pourtant, aucune loi n'interdit l'allaitement en public.
L’affaire a commencé à circuler sur les réseaux sociaux et Disneyland a d'abord réagi en disant que les mères avaient l'usage de salles spéciales "avec du matériel adapté et confortable, comme des sièges spéciaux pour l'allaitement".
La ministre déléguée à l'Intérieur, Marlène Schiappa a répondu sur Twitter qu'"allaiter un bébé n'(était) pas une infraction". "C'est bien d'avoir des salles dédiées, mais personne ne sait quand et où un bébé aura faim", a-t-elle souligné. Ce qui a provoqué une autre réponse du parc qui a déclaré "regrette(r) profondément cette situation et présente(r) une fois de plus ses excuses à la mère en question".
Mettre fin à la honte
Laura, qui vit en France avec son mari depuis cinq ans, a déclaré que le problème était "plus grand que Disneyland", que d'autres amies avaient subi des remarques importunes ou des regards mauvais alors qu'elles allaitaient en public.
"Je veux inviter à mettre fin à ces méthodes consistant à couvrir de honte les mères et à intervenir lorsque vous voyez des mères se faire harceler", a-t-elle déclaré.
Elle-même a bénéficié de la réaction d'une maman inconnue : "Elle s'est assise et a commencé à nourrir son enfant par solidarité avec moi. J'ai fondu en larmes, j'ai été bouleversée par sa gentillesse".
Une loi pour protéger les femmes allaitantes ?
En juin, à la suite d'informations selon lesquelles une mère avait été giflée à Bordeaux pour avoir allaité en public, la députée Fiona Lazaar a proposé une loi qui rendrait le fait d'empêcher une mère d'allaiter son enfant passible d'une amende de 1.500 euros.
Les vérificateurs (fact-checkers) du journal Libération ont depuis mis en doute le fait que la femme ait été giflée.