Rentrée : que faire en cas de phobie scolaire ?
Ma fille, 21 ans, est toujours angoissée lors de sa rentrée. Comment puis-je l'aider ? Ma fille de 13 ans n'aime pas la rentrée et développe une phobie scolaire depuis deux ans : comment faire face ?
Les réponses avec Audrey Akoun, psychothérapeute spécialiste du travail scolaire et des apprentissages :
"Il faut d'abord écouter cette angoisse, l'accueillir et éviter les "ne t'inquiète pas", "tous les ans tu nous fais la même chose mais ça va aller…". Il faut entendre cette angoisse, il faut savoir si cette jeune fille a besoin d'aide. Sur l'angoisse et le stress, il existe des techniques psycho-corporelles de relaxation, de méditation et autres qui sont très efficaces. Et la rentrée est le bon moment pour s'initier à ces méthodes parce qu'il est prouvé qu'elles aident à baisser le niveau d'angoisse.
"Une rentrée peut être angoissante car on peut rejouer des schémas qui ont été traumatiques dans l'enfance : une mauvaise séparation dès la maternelle par exemple peut se rejouer, une névrose d'échec quand c'est difficile, quand l'enfant a dû faire des efforts, que la réussite n'était pas toujours au rendez-vous… L'enfant, même quand il devient grand, a toujours l'impression de rejouer sa vie à chaque fois et cela peut être source de l'angoisse. C'est toujours un schéma passé, on le retrouve aussi chez des adultes lors de la rentrée au travail. Il y a une pression qui est permanente et qui pèse sur nos épaules à tous. Chez certains jeunes, cela peut être un peu plus prégnant.
"La phobie scolaire est une vraie pathologie. Ce n'est pas juste : "j'ai un peu peur d'aller à l'école"… En cas de phobie scolaire, l'enfant a envie d'aller à l'école mais physiquement et psychologiquement, il ne peut pas passer la porte et le portail de l'école. L'enfant a de vrais manifestations physiques (vomissements, maux de ventre, palpitations cardiaques…). Dans ce cas, c'est un problème à prendre très au sérieux et quand il y a phobie scolaire, il faut consulter un spécialiste car il existe des solutions. Et parfois, la déscolarisation physique est nécessaire. Dans ce cas, on s'inscrit au CNED pour permettre à l'enfant de poursuivre ses études, le temps de passer un cap difficile. En cas de phobie scolaire, il ne faut jamais forcer l'enfant.
"Il faut faire la différence entre le caprice et la phobie scolaire. Il existe aussi des cas où il y a eu du harcèlement l'année précédente avec des enfants qui sont abîmés ou qui ont été abîmés par le système scolaire. Dans ce cas, ce n'est pas un caprice, il faut le prendre en compte et l'entendre."