Enfants et écrans : gare à la sédentarité !
Plus les enfants passent de temps devant un écran à l’âge de deux ou trois ans, plus ils sont sédentaires à l’âge de cinq ans, alerte une nouvelle étude internationale.
Difficultés d'apprentissage, problèmes de vue, troubles du sommeil, du langage et du développement psychomoteur… La liste des conséquences négatives des écrans sur la santé des enfants est déjà longue, et une nouvelle étude internationale y ajoute encore un point : celui du risque de sédentarité.
Dans une étude publiée le 28 janvier 2020 dans The Lancet Child & Adolescent Health, des chercheurs Université Nationale de Singapour et Centre de Recherche en Epidémiologie et Statistiques (CRESS) à Paris montrent en effet que plus un petit enfant passe de temps devant un écran, plus il sera sédentaire.
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Smartphone, tablette, télévision…
Pour cette étude, les chercheurs ont approché des femmes enceintes en 2009 lors de leur première échographie dans deux maternités publiques à Singapour. Ils ont ainsi recruté 552 enfants, sélectionnés dès leur naissance au sein de la cohorte d’étude singapourienne GUSTO.
L’objectif des scientifiques était alors d’obtenir un suivi sur plusieurs années sur les différentes habitudes de ces enfants : consommation d’écran, sommeil, période d’inactivité et activité physique légère, modérée ou intense.
Lorsque les enfants recrutés ont eu deux ou trois ans, les chercheurs ont demandé à leurs parents de relever le temps que ces jeunes participants passaient devant des écrans quels qu’ils soient : smartphone, tablette, ordinateur et télévision. Puis, à l’âge de cinq ans, les comportements des enfants ont été enregistrés pendant sept jours consécutifs.
Plus d’écran, moins de mouvement
Résultat : plus un enfant passe de temps devant un écran à l’âge de deux ans, moins il est actif à l’âge de cinq ans. Plus précisément, les enfants qui regardaient les écrans plus de trois heures par jour à deux ou trois ans sont plus sédentaires à l’âge de cinq ans que ceux qui les regardaient moins d’une heure par jour. Ils pratiquaient également moins d’activités physiques.
"Nos résultats indiquent que le temps passé à regarder des écrans pourrait remplacer l’activité physique pendant la petite enfance" s’inquiètent les chercheurs dans leur publication. En revanche, "la réduction du temps d’écran dans cette petite enfance pourrait favoriser des comportements plus sains" avancent-ils encore.
Des observations en accord avec les dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui préconisaient de bannir les écrans chez les moins de deux ans et de limiter leur usage à une heure par jour entre deux et cinq ans.