Incompatibilité rhésus : une incompatibilité sanguine entre la mère et l'enfant
Avant 2008, les futurs époux devaient effectuer une visite médicale, où on leur demandait notamment leur groupe sanguin, et surtout leur rhésus. L'objectif était de mettre au jour une incompatibilité éventuelle de rhésus entre futurs parents. Incompatibilité aux conséquences graves pour le bébé. Aujourd'hui cette consultation n'existe plus mais la recherche du risque d'incompatibilité de rhésus reste une priorité pour les gynécologues.
Qu'est-ce qu'une incompatibilité rhésus ?
La question de l'incompatibilité de rhésus est désormais abordée durant la première consultation de grossesse.
Qu'est-ce qu'un rhésus ? Le groupe sanguin comprend toujours une lettre A, B ou O et un signe (+ ou -). Ce signe correspond au rhésus. On dit qu'une personne est de rhésus positif lorsque ses globules rouges, les cellules sanguines qui transportent l'oxygène, portent à leur surface une certaine molécule, appelée molécule D ou molécule rhésus. Lorsque cette molécule est absente, on est rhésus négatif.
Le rhésus est une particularité génétique. On reste toujours du même rhésus, qu'il soit positif ou négatif. Le plus important est d'identifier les situations à risque pour pouvoir les prendre en charge le plus tôt possible.
L'incompatibilité de rhésus n'existe que lorsque la mère a un rhésus négatif (15% des femmes) et que le père a un rhésus positif. Il existe alors deux cas de figure :
- soit l'enfant hérite du rhésus négatif de sa mère, il est rhésus négatif et tout va bien.
- soit l'enfant hérite du rhésus positif de son père. Dans ce cas, les choses se compliquent.
Incompatibilité rhésus : un suivi régulier
Lors de l'accouchement (et parfois accidentellement au cours de la grossesse), des globules rouges du bébé peuvent passer dans la circulation sanguine de la maman. Problème : au contact du sang du foetus, le corps de la mère va commencer à fabriquer des anticorps anti-Rhésus (réaction immunitaire), appelés agglutinines irrégulières.
Ces anticorps peuvent passer la barrière placentaire, et une fois dans le sang du bébé, commencer à attaquer les globules rouges du foetus. Celui-ci se retrouve alors en anémie et nécessite un suivi régulier.
L'anémie est une conséquence importante de l'incompatibilité de rhésus. Les anticorps produits par la mère passent dans le sang du foetus et détruisent ses globules rouges. Comme ceux-ci ont pour rôle de transporter l'oxygène vers les organes vitaux du bébé, les risques sont très sérieux. Pour mettre un frein à l'augmentation de l'anémie, la maman et son futur bébé doivent subir une transfusion in utéro.
Incompatibilité rhésus : prise en charge et traitement
Lorsque le nombre de globules rouges devient insuffisant et que le foetus présente une anémie, on réalise une transfusion in utero. L'objectif est de remplacer les globules rouges détruits par les anticorps de la mère par de nouveaux globules rouges, compatibles avec ceux de la mère pour qu'ils durent le plus longtemps possible.
À la naissance, la prise en charge n'est pas terminée. Si le taux de globules rouges à la naissance n'est pas suffisamment élevé, le bébé peut être transfusé à nouveau à la naissance, jusqu'à ce que son anémie disparaisse.
Dans de rares cas, la destruction des globules rouges provoque la production d'un pigment appelé bilirubine, ce qui peut provoquer un ictère du nourrisson. Le danger est qu'elle se fixe sur les noyaux gris du cerveau du bébé provoquant alors de graves lésions cérébrales. Les médecins prescrivent alors des séances de photothérapie, qui ont pour fonction de détruire la bilirubine.
Après une première grossesse où une incompatibilité de rhésus a été détectée entre la mère et l'enfant, il faut absolument avoir un suivi très approfondi pour les grossesses suivantes.