IVG : un suivi psychologique est-il indispensable ?
Cinq ans après une IVG, je me sens très mal. Je ne peux m'empêcher d'être triste et de regrette ce geste, pourtant choisi en couple. J'ai subi une IVG il y a trente ans et chaque année, au moment où j'aurais dû accoucher, je me sens très mal. Que faire ?
Les réponses avec le Dr Sophie Gaudu, gynécologue-obstétricienne, et avec Véronique Séhier, co-présidente du Planning familial :
"Il est important d'insister sur la nécessité de professionnels qui sachent entourer les femmes au moment de l'acte d'IVG, qui est un acte qui n'est pas banal, pas anodin, mais qui en même temps est un acte qui fait partie du parcours de la vie des femmes, comme tout acte concernant la grossesse, la naissance, l'avortement. Il est très important de bien accompagner les femmes avec des professionnels qui sachent le faire. Aujourd'hui on dit qu'un avortement est un traumatisme alors qu'il est important de faire en sorte que l'avortement se passe bien et que pour toutes les femmes, pour la majorité des femmes, ce soit un soulagement."
"Il faut prendre en considération les circonstances qui ont amené à cette décision, l'état dans lequel on était au moment où on a pris sa décision. L'expérience montre que les femmes sont globalement très largement plus en forme après l'IVG qu'avant. Si elles ont choisi d'interrompre la grossesse, c'est qu'elles ne souhaitaient pas accueillir un enfant à ce moment-là de leur vie."
"Les conditions d'accueil des femmes sont primordiales. Si on vous culpabilise, c'est compliqué ensuite. Il est important que tous les professionnels qui entourent les femmes au moment de l'avortement sachent qu'effectivement il est important que les femmes puissent exprimer ce qu'elles ont envie d'exprimer... Pour une grande majorité des femmes, l'avortement est un vrai soulagement."
"Il y a des événements dans la vie qui sont marquants et qui peuvent causer une cicatrice. Une femme sur trois aura une IVG dans sa vie. Si c'était un tel traumatisme, une grande partie de la communauté des femmes françaises serait en vrac en ce moment."