Huit femmes sur 10 n'ont toujours pas de suivi cardiovasculaire
La santé cardiovasculaire des femmes est encore trop souvent négligée, déplore l'association Agir pour le Cœur des femmes, qui rappelle que les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité féminine.
Diagnostics tardifs, négligences, sexisme... Comment mieux soigner le cœur des femmes ? Selon les dernières données publiées le 6 avril par l'association Agir pour le Cœur des femmes, la grande majorité des femmes cumulent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire.
Pour cette étude, l’association s’est appuyée sur un panel de 4 300 femmes âgées de 14 à 95 ans, dépistées en 2021 et 2022 à bord de ses "Bus du Cœur" , cette campagne de dépistage offrant des examens médicaux et des échanges avec des médecins et des gynécologues.
Si au départ ce dispensaire roulant s'adressait plutôt à des femmes en situation de vulnérabilité, il s'est depuis ouvert à d'autres publics.
90% des femmes ont au moins deux facteurs de risque
"Les résultats de cette étude sont bien plus alarmants que ce que nous avions anticipé", déplore Thierry Drilhon, co-fondateur d'Agir pour le Cœur des Femmes, cité dans un communiqué.
En effet, 90% des femmes rencontrées sur la vingtaine d'étapes à travers la France, présentent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire et 79% n'ont pas de suivi cardiovasculaire, soit 8 femmes sur 10.
Même constat concernant le suivi gynécologique avec 37% des femmes sans aucun suivi par un professionnel de santé alors qu'une sur deux d’entre elles présente au moins deux facteurs à risque gynéco-obstétrical.
Aucune distinction sociale
"Huit femmes sur dix se préoccupent d'abord de la santé de leurs proches et négligent la leur. Deux sur trois repoussent le moment de consulter et se soignent seules, alors qu'elles manquent rarement un rendez-vous médical pour leurs proches", explique Claire Mounier-Vehier, cardiologue et co-fondatrice de l'association.
Autre enseignement de l'étude : toutes les femmes sont à risque, peu importe leur origine sociale. "La plupart des femmes de catégories socio-professionnelles considérées comme aisées ne font pas davantage de bilan cardiovasculaire", souligne ainsi le communiqué.
"Malgré ces chiffres inquiétants, dans 8 cas sur 10, l'entrée dans la maladie peut être évitée grâce à la prévention", rappelle Agir pour le Cœur des Femmes. Avec 200 décès par jour et 76 000 par an, les maladies cardio-vasculaire restent la première cause de mortalité chez les femmes en France.