Le doyen des Français meurt du Covid à 112 ans
Face à la recrudescence des cas de Covid, quelles sont les mesures envisagées dans les semaines à venir pour protéger les plus âgés ?
Le doyen des Français s’est éteint. Marcel Meys est décédé dans la nuit de mardi 14 au mercredi 15 décembre après avoir contracté le Covid, au Centre hospitalier de Vienne, en Isère, où il avait été hospitalisé une douzaine de jours auparavant, a rapporté le Dauphiné Libéré.
Il était récemment devenu l’homme le plus âgé de France après le décès, le 5 octobre dernier, de Jules Théobald à l'âge de 112 ans.
Marcel Meys"vivait toujours chez lui mais il a eu le Covid et la situation s'est dégradée, il était placé sous oxygène, ils ont fait l'impossible mais comment voulez-vous, à 112 ans...", a déclaré à l'AFP Nicole Boiron, la fille unique de ce supercentenaire.
Comment protéger les personnes âgées?
Devant ce décès, la question de la protection de nos aînés face au Covid se pose une nouvelle fois.
Le protocole sanitaire établi en août par le ministère chargé de l'Autonomie prévoyait un retour au droit commun dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Au programme : retour (presque) à la vie normale et maintien des mesures barrières pour lutter face au virus.
Mais depuis, de manière très localisée, "des Agences régionales de santé ou des conseils départementaux adressent à nouveau des consignes aux directeurs d'établissements et réduisent les libertés des résidents et de leurs familles", a expliqué Eric Fregona, directeur adjoint de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), qui évalue de 200 à 400 structures le nombre d'établissements en cause.
Retour des restrictions dans les Ehpad
Visites interdites ou sur rendez-vous, test exigé en plus du pass sanitaire…. Face à la cinquième vague, nombreuses sont les restrictions à nouveau appliquées dans les établissements accueillant les personnes âgées. Et les conditions d’applications varient selon les établissements.
Certains Ehpad refusent des visites le matin, restreignent les visites l'après-midi, n'autorisent pas les repas avec les proches, a expliqué lors d'une conférence de presse ce mercredi 15 décembre Bernadette Ojardias, du collectif "Ehpad familles 42 et autres départements", qui rassemble 120 familles.
Des mesures qui ne passent pas
Plusieurs représentant de familles ne comprennent pas la résurgence des restrictions de liberté imposées aux résidents dans certains établissements pour personnes âgées :
"Des établissements exigent un test PCR en plus du pass sanitaire pour déjeuner avec ses proches. Au restaurant, vous demande-t-on un test en plus du pass?", observe Bernadette Ojardias.
Et ces mesures ne sont pas comprises non plus par certains directeurs d’établissements."La situation face au Covid dans les établissements de personnes âgées est très bonne. Ce sont pratiquement les endroits les plus sûrs de France avec 96% des résidents et 100% des personnels vaccinés", a indiqué Pascal Champvert, président de l'AD-PA.
Un nouvel isolement des personnes âgées aurait des conséquences dramatiques, et c’est en particulier sur ce point que les familles alertent : "Nous avons vu trop de nos proches décédés du syndrome du glissement, qui augmente quand on enferme les personnes âgées et les empêche de voir leurs proches", indique Bernadette Ojardias.
L'AD-PA et le collectif "Ehpad familles 42 et autres départements" demandent que le nouveau protocole préparé par le ministère pour la période des fêtes rappelle que le droit commun doit s'appliquer : les visites peuvent avoir lieu à n'importe quel moment de la journée, la vie normale doit perdurer dans les logements, comme les lieux collectifs et restaurants.