Les enfants de deux ans passent 1h par jour devant un écran, alerte une étude
Le temps passé devant les écrans a augmenté ces dernières années en France et excède les recommandations sanitaires, alerte une nouvelle étude qui s'inquiète des conséquences sur le développement cognitif des enfants.
Trop de temps passés devant les écrans. Une étude publiée par Santé publique France ce mercredi 12 avril alerte sur le temps d’exposition aux écrans des enfants âgés de deux ans à cinq ans et demi.
Dans l'ensemble, les temps d'écran sont globalement plus élevés chez les familles ayant des origines immigrées ou un niveau d'études de la mère faible, selon cette enquête qui s'inscrit dans le cadre de l'étude Elfe, portée par l'Ined (Institut national d'études démographiques) et l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
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56 min à deux ans, 1h20 à trois ans et demi
Cette première étude longitudinale française d'envergure nationale consacrée au suivi des enfants de la naissance à l'âge adulte a intégré plus de 18 000 enfants nés en 2011, suivis pour une durée de 20 ans.
Principaux résultats : le temps d'écran quotidien était en moyenne de 56 minutes à deux ans, 1h20 à trois ans et demi et 1h34 à cinq ans et demi.
Soit des durées supérieures aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui préconise de ne pas exposer les enfants de moins de deux ans aux écrans, puis de limiter le temps à une heure par jour entre deux et cinq ans.
Origine et niveau d'étude jouent un rôle
Autre enseignement de l'étude : les enfants dont la mère est née au Maghreb, en Turquie ou en Afrique subsaharienne passent en moyenne 30 à 50 minutes (selon l'âge) de plus devant des écrans que ceux dont la mère est née en France.
Joue aussi le niveau d'étude de la mère : les enfants dont la mère a un niveau collège passent 45 min (à deux ans) et 1h15 (à cinq ans et demi) de plus devant des écrans que les enfants dont la mère a un niveau d’études supérieur ou égal à bac +5.
Le sexe a moins d'impact : aucune différence n’était observée à deux ans entre garçons et filles, mais une petite différence émerge ensuite (10 minutes de plus chez les garçons à cinq ans et demi).
Plus de smartphone mais aussi plus de prévention
Les auteurs reconnaissent néanmoins quelques limites à leur étude, notamment le fait que les mesures de temps d'écran ne sont que des données déclaratives.
"Il est difficile de présager de l'évolution récente des usages chez les enfants de moins de six ans", écrivent-ils par ailleurs.
"Les écrans portatifs comme le smartphone et la tablette s'étant fortement développés durant la décennie 2010, on pourrait s'attendre à une augmentation du temps d’écran, mais ce serait ignorer que les messages de prévention à l'intention des jeunes enfants se sont eux aussi multipliés sur cette période."