Cancer du sein : les femmes qui travaillent de nuit plus exposées
D’après une étude française, la perturbation chronique du rythme circadien pourrait rendre les tumeurs plus agressives et favoriserait les récidives.
Des chercheurs ont mené une expérience sur des souris atteintes de tumeurs mammaires. Le groupe témoin faisait des nuits normales de 12h et l’autre, faisait une nuit de 4h toutes les deux nuits. Au bout de dix semaines, ils ont analysé l’impact de ce rythme perturbé sur l’évolution des tumeurs.
« Quand on fait ça, les tumeurs deviennent beaucoup plus agressives, plus vite, elles forment des métastases plus tôt et on a plus de cellules disséminées dans l’organisme » constate Hervé Acloque Chercheur en biologie cellulaire Unité Inserm Paris-Saclay / INRAE.
Déséquilibre du système immunitaire
Les chercheurs ont identifié le mécanisme à l’œuvre : avoir des phases de sommeil trop courtes et irrégulières, pendant des années finit par déséquilibrer le système immunitaire. Il n’est plus capable d’attaquer les tumeurs mammaires. Pour les femmes en âge de procréer, les plus exposées au cancer du sein hormono-dépendant, l’idéal serait d’éviter le travail en horaires décalés, ou a minima, de pouvoir adapter leur planning.
« Chez ces personnes-là c’est important de pouvoir faire des pauses, d’essayer de revenir à des périodes où elles sont actives le jour et elles se reposent la nuit. Elles peuvent en suite repartir sur des périodes de travail de nuit mais il ne faut pas qu'elles s’étendent sur des années » conseille Hervé Acloque.