Parkinson : se rééduquer grâce... au paddle !
Et si pour retrouver l’équilibre il fallait justement se confronter à l'instabilité ? Certains malades de Parkinson, souffrant de troubles moteurs et posturaux, expérimentent cette hypothèse. Pour se rééduquer, ils ont choisi le stand-up paddle.
Au Pays Basque, glisser sur les vagues de l’océan Atlantique debout sur une planche, est un sport local. En mer, le stand-up paddle est réservé aux expérimentés mais au centre de rééducation "Les Embruns", des novices le pratiquent en piscine.
L’idée vient de deux médecins du sud-ouest, elle est très sérieuse puisque l’activité est encadrée depuis deux ans par un protocole de recherche.
Le paddle, un outil de rééducation
François, Francis et Ghislaine souffrent de la maladie de Parkinson. Le paddle est un support idéal pour améliorer leurs troubles de l’équilibre et de la posture.
Rachel Larralde, éducatrice sportive : "Ce qui est compliqué c’est l’équilibre, parce que le paddle est instable même s’il est attaché et surtout les contractions musculaires, ça demande un gros effort ce n’est pas des gestes qu'ils ont l’habitude de faire, c’est ça le plus dur."
Apprendre à se mettre debout, ramer et jouer avec des objets tout en gardant l’équilibre est une activité atypique mais pas anodine. Les planches, attachées, seront ensuite libérées au fur et à mesure des séances.
Le Dr François Muller, neuro-rééducateur, CRF "Les Embruns" : "Dans le cadre de la maladie de Parkinson, on sait aujourd’hui que les troubles de l’équilibre et de la posture répondent mal aux traitements médicamenteux habituels et lorsque les patients parkinsoniens sont sur la paddle et bien on peut travailler et rééduquer leur instabilité. L’intérêt également de cette activité stand-up paddle est qu’elle a un côté ludique et elle peut-être également réalisée en groupe ce qui est particulièrement important chez ces patients qui ont souvent une perte de motivation."
Un essai clinique concluant
L’objectif est de savoir si le stand up paddle est aussi efficace que la kinésithérapie. Jean-Louis a terminé le programme il y a plus d’un an. Il se rend ce jour-là à l’hôpital de Bayonne, chez le neurologue responsable de l’étude.
Avant et après les deux mois de rééducation, Jean-Louis s’est soumis à une batterie de tests, de marche et d’équilibre. Les résultats semblent significatifs.
Le Dr Olivier Flabeau, neurologue, CH Côte Basque (64) : "L’objectif numéro 1 est de vérifier que 1, ça améliore l’équilibre aussi bien qu’un traitement classique qui est kinésithérapie. 2, que ça se fasse dans des conditions de sécurité. Après il faudra peaufiner le nombre de séances et l’intensité, peut-être refaire des séances de consolidation et voir ce que cela peut donner sur un temps et un usage plus intensif."
Avant de proposer l’activité au plus grand nombre, l’essai clinique doit prendre fin mais une trentaine de patients doivent encore être inclus.