Deux garçons victimes de mort subite le même jour
Deux jeunes garçons sont morts le même jour, victimes d'un arrêt cardiaque, alors qu'ils étaient en train de faire du sport avec leurs camarades de classe. La mort du subite du sportif n'est pas rare chez l'enfant, mais elle reste difficile à prévenir.
Lundi, un jeune garçon de 9 ans était en train de courir avec ses camarades sur la place du village de Cuy, dans l'Yonne. Un adolescent de 14 ans faisait un tour de piste avec sa classe, dans un stade, à Saint-Didier-en-Velay, en Haute-Loire. En plein cours d'éducation physique, ils se sont tous les deux écroulés, victimes d'un arrêt cardiaque, appelé "la mort subite du sportif".
Ils n'étaient pas en train de produire un effort particulièrement intense, mais c’est probablement l'activité physique qui a déclenché chez eux une arythmie cardiaque. Leur cœur s’est emballé. Malgré l'intervention rapide des secours, ils n'ont pas pu être réanimé.
Le Pr. Xavier Jouven, cardiologue à l'hôpital européen Georges Pompidou, vient de créer un nouveau centre d'expertise de la mort subite de l'adulte. Il explique : "Si ce type de drame n'est pas rare, il est difficile d'évaluer exactement le nombre d'enfants victimes de mort subite du sportif. Nous avons répertorié une quinzaine de cas en 2010, sur la moitié des départements français, mais ce chiffre n'est probablement pas exhaustif."
Interrogé par L'Yonne républicaine, le maire de Cuy explique que le jeune garçon, âgé de 9 ans, "se serait plaint d'une douleur à la poitrine avant de s'écrouler". En attendant les secours, l'infirmière scolaire, présente sur les lieux, a tenté de le réanimer en lui faisant un massage cardiaque et du bouche-à-bouche, en vain.
L'enfant ne souffrait d'aucun problème de santé connu. Des analyses de sang ont déterminé que l'enfant n'avait pas pris de médicaments. La gendarmerie de Sens privilégie "une déficience cardiaque naturelle", peut-être liée à des antécédents familiaux.
En Haute-Loire, les faits sont similaires. Après un tour de piste, l'adolescent a été pris de malaise et a perdu connaissance. Les secours n'ont pas réussi à le réanimer. L'autopsie menée mercredi matin a démontré que le jeune homme était porteur d'une malformation cardiaque, inconnue jusqu'alors.
Un soutien psychologique a été mis en place dans l'école et le collège où ces drames se sont produits.
Ce type d'arrêt cardiaque est difficile à anticiper, car les facteurs de risque sont encore mal connus. En attendant de pouvoir dépister les personnes à risque, la seule solution est d’agir le plus vite possible quand un arrêt cardiaque se produit. Il faut commencer le massage cardiaque immédiatement, et ne pas s'arrêter avant l’intervention des secours. Chaque minute qui s'écoule augmente le risque de décès de 10 %. Le massage cardiaque permet de maintenir la circulation du sang, et l’irrigation du cerveau. Une intervention rapide peut donc sauver une vie.
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Dans les médias :
- L'Yonne républicaine
- "Un garcon de 9 ans meurt à l'école", par Mélanie Marois, le 9 novembre 2011