Mort subite : les adultes sont aussi concernés
La mort subite est responsable d'un décès toutes les dix minutes en France, soit près de 50.000 décès par an. C'est autant de victimes des cancers du sein, du poumon et du côlon réunis. Pourtant, la mort subite reste peu connue.
On pense tout de suite à celle qui touche les nourrissons, lorsqu'un bébé en bonne santé s'endort et cesse de respirer sans explication médicale apparente. Mais la mort subite touche aussi des adultes en bonne santé, quatre hommes pour une femme et la moitié des victimes ont moins de 65 ans.
Qu'est-ce que la mort subite ?
La mort subite se définit par un décès qui survient dans l'heure et sans symptôme particulier. Chez certaines victimes, il peut s'agir d'une pathologie mécanique de la structure du coeur et chez d'autres, le coeur est tout à fait normal.
Le coeur est une pompe qui fait circuler le sang dans le corps. Lorsque tout va bien, il fonctionne de manière régulière et mécanique. Il y a d'une part des phases de contractions des oreillettes puis des ventricules pour éjecter le sang, puis des phases de relaxation qui permettent le remplissage du coeur.
Pour que le coeur puisse se contracter dans un rythme bien précis, il faut que le myocarde, le muscle qui constitue le coeur, reçoive des messages sous forme d'impulsions électriques. La particularité du coeur, c'est qu'il possède son propre générateur d'électricité : un réseau de cellules nerveuses appelé noeud sinusal. Grâce à différentes ramifications, le message électrique progresse dans les oreillettes, puis dans les ventricules, les différentes cavités du coeur se contractent.
Au repos, le coeur bat environ 60 à 100 battements par minute. Mais lorsque cette électricité est perturbée, les battements peuvent devenir irréguliers, il se produit un tourbillon électrique avec plus de 350 battements par minute. C'est ce qu'on appelle la fibrillation ventriculaire. Le rythme cardiaque n'est alors plus efficace, il est trop rapide pour faire fonctionner le coeur et alimenter le cerveau. Le débit diminue de seconde en seconde, puis intervient la perte de connaissance et le décès brutal.
Dans ces circonstances, il n'est pas toujours évident aux médecins de définir la cause de la mort qu'ils peuvent confondre avec une embolie pulmonaire, une rupture d'anévrisme ou encore tout simplement une mort de vieillesse.
Mort subite de l'adulte : adopter les bons réflexes
Pour la victime, chaque minute perdue réduit de 10% les chances de survie. Et dans 70% des cas, la mort subite survient au domicile.
Si vous êtes face à une victime de mort subite, trois gestes sont à réaliser : ALERTER - MASSER - DEFIBRILLER
- Alerter : appeler les numéros en cas d'urgence 15 ou 18
- Masser : réaliser un massage cardiaque jusqu'à ce que les secours arrivent
- Défibriller : ne pas hésiter à utiliser les défibrillateurs automatiques
En France, le taux de survie d'une mort subite sans séquelles majeures est inférieur à 3%. D'où l'importance de pouvoir déceler les personnes à risque.
Mort subite de l'adulte : la recherche avance
Certes, il existe des outils pour mesurer l'activité électrique du coeur comme l'électrocardiogramme (ou ECG). Mais ils sont insuffisants et ne permettent pas de réaliser un diagnostic préventif de la mort subite.
À l'Institut Liryc, à Bordeaux, des chercheurs, spécialistes des pathologies cardiaques électriques, travaillent sur l'élaboration de nouveaux outils de diagnostic.
Des efforts restent encore nécessaires pour lutter contre la mort subite, un enjeu de santé publique en France. Une des pistes serait de former le maximum de Français aux gestes qui sauvent.