Cannabis : forte hausse des intoxications involontaires des enfants
Une équipe de chercheurs français s'est intéressée au nombre d'enfants intoxiqués au cannabis de manière non intentionnelle entre 2004 et 2014. En dix ans, les admissions ont doublé et les enfants présentent des symptômes plus inquiétants que par le passé.
C'est bien connu, les enfants de moins de 6 ans mettent tout à la bouche… et parfois, ils peuvent tomber sur des substances consommées par les parents, comme le cannabis. En France, sa consommation est illégale. Une équipe de chercheurs a tout de même voulu évaluer le nombre d'admissions à l'hôpital d'enfants de moins de 6 ans pour des intoxications non intentionnelles au cannabis. L'étude a été menée pendant onze ans, de 2004 à 2014 et ses résultats sont parus dans la revue Pediatrics.
Les admissions dans vingt-quatre services d'urgences pédiatriques sur le territoire national ont été analysées. Les intoxications doivent être avérées par des tests toxicologiques et un tableau de symptômes évocateurs tels que la somnolence, des convulsions, un état comateux ou encore une conscience altérée.
Selon les résultats, le nombre d'admissions d'enfants de moins de 6 ans pour ces intoxications involontaires ont bondi de 133% entre 2004 et 2014. Cela représente 235 enfants, dont sept sur dix sont âgés de 18 mois ou moins. Les admissions se sont multipliées les dernières années. Entre 2010 et 2014, 183 enfants ont été comptabilisés.
Hausse des comas
Le nombre de comas recensés a lui aussi augmenté. Si seulement deux enfants sont tombés dans le coma entre 2004 et 2009, ils étaient trente-trois entre 2010 et 2014.
Dans la plupart des cas (72%), les intoxications étaient dues à l'ingestion de résine de cannabis, aussi appelée haschich.
Pour les auteurs, les enfants sont les victimes collatérales des changements de consommation du cannabis et des plus fortes concentrations de THC (tétrahydrocannabinol, le principe psychoactif du cannabis). Les enfants intoxiqués sont plus jeunes qu'avant, le sont plus fréquemment et ont des intoxications plus sévères. Pour eux, cela révèle un problème de santé publique. Ils en appellent à la vigilance des parents.