Les spécialistes restent partagés sur la légalisation du cannabis récréatif
Un rapport parlementaire publié le 5 mai 2021 recommande une “légalisation régulée”. Parmi les médecins spécialistes des addictions, les avis sur la légalisation sont partagés.
Malgré son interdiction, les Français sont les plus gros consommateurs de cannabis en Europe. On compte environ 900 000 fumeurs quotidiens. Un rapport parlementaire publié le 5 mai confirme la position de certains députés : il faut légaliser pour mieux réguler, notamment chez les jeunes.
Légaliser pour protéger les jeunes
Un avis que partage le professeur Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse à Villejuif : “La cible la plus importante en tant que médecin, c’est la protection des jeunes. Ils sont vulnérables parce que le cerveau du jeune continue à maturer jusqu’à l’âge de 22/23 ans. Cela pourrait être mieux appréhendé par une légalisation du cannabis”, explique-t-il.
Le professeur Amine Benyamina appuie son opinion favorable avec une comparaison de la situation au Canada, où le cannabis récréatif est autorisé depuis 2019. “Il n’y a pas d’explosion de la consommation. On a plus protégé et plus communiqué auprès du public cible. Et puis, on a limité l’importance du trafic, des revenus générés et des problèmes sécuritaires.”
Un cannabis légalisé mais moins dosé
Une légalisation entraînerait une commercialisation d’un cannabis moins dosé sur le marché. Le professeur Jean-Claude Alvarez, expert toxicologue au CHU de Garches, tire la sonnette d’alarme : “On a pratiquement 1 million de dépendants au cannabis en France . Donc c’est clair que quand vous êtes dépendant à une substance, si vous êtes habitué à avoir du cannabis à 20 ou 25%, le 6 ou 7%, ça ne va pas vous satisfaire.”