Hépatite C : la HAS approuve l'accès généralisé aux traitements
L'accès aux traitements efficaces pour tous les malades de l'hépatite C a reçu l'avis "favorable" de la Haute Autorité de santé (HAS), un avis sollicité par la ministre de la Santé, rendu public le 12 décembre.
Marisol Touraine, ministre de la Santé, avait annoncé la mise en place d'un "accès universel" à ces traitements, très efficaces mais chers, en mai 2016. "Le progrès thérapeutique permet aujourd’hui de guérir l’hépatite C", avait-elle souligné ajoutant que les nouveaux traitements étaient "porteurs d'espoir" pour les personnes touchées. L'ultime feu vert concrétisant cet accès généralisé aux traitements relève de la ministre.
Depuis l'arrivée en 2014, du premier de ces nouveaux traitements anti-hépatite C, le Sovaldi du laboratoire Gilead, plus de 30.000 patients ont été traités en France sur un total de 230.000 malades chroniques, avait indiqué Mme Touraine.
Accès aux traitements pour la majorité des patients atteints d'une infection chronique
La HAS, dont l'avis était sollicité par la ministre, s'est dite lundi "favorable à l'élargissement du traitement de l'hépatite C et l'encadre de conditions", dans un communiqué. La majorité des patients ayant une infection chronique due au virus de l'hépatite C (VHC), sévère ou modérée, peut aujourd'hui accéder à ces traitements très efficaces, des antiviraux d'action directe (AAD), selon la HAS.
Elle "recommande que cette possibilité soit à présent offerte aux patients" à des stades moins avancés (absence de fibrose ou fibrose minime du foie) et "qui ne présentent pas de symptôme". Ces malades étaient jusque-là écartés de ces traitements très efficaces en raison de leur coût élevé, au grand dam d'associations de patients et de médecins. Non traitée, l'infection chronique par le VHC peut évoluer en cirrhose et en cancer.
La baisse du coût des médicaments est une condition
La HAS définit des conditions de prise en charge : "informer les patients et n'instaurer de traitement que sur la base d'une décision partagée (avec lui, ndlr)" en assurant le suivi de son efficacité et de sa tolérance. La baisse du coût des médicaments fait également partie des conditions.
Par ailleurs, la HAS "confirme son intention de revoir la stratégie de dépistage de l'hépatite C". "En effet, écrit-elle, "la stratégie actuelle fondée sur le dépistage de l'infection au sein des populations à risque est insuffisante" car il "persiste une épidémie cachée de l'infection par le VHC." "On estime ainsi que la moitié des personnes infectées par le VHC ignorent leur statut", note encore la HAS qui "proposera à terme des recommandations" pour ce dépistage.
Enfin, Mme Touraine a déclaré le 8 décembre avoir obtenu "une baisse de prix significative" citant le prix attribué au Zepatier -"28.732 euros (avant remises confidentielles) pour un traitement de douze semaines". Soit, pour ce nouveau médicament du laboratoire MSD, un prix "inférieur de près de 38 % à celui des autres médicaments contre l’hépatite C actuellement disponibles sur le marché".