Médecine personnalisée : début du financement des premières plateformes de séquençage génomique
Un appel à projet pour la création de deux plateformes "génomiques à visée diagnostique et de suivi thérapeutique" a été lancé ce 28 décembre par la ministre de la Santé. Douze plateformes doivent être annoncées dans les cinq ans.
Fin juin 2016, le gouvernement lançait le plan "Médecine France génomique 2025", projet assorti d’une enveloppe de 670 millions d'euros destinée à développer "la médecine personnalisée". Un appel d’offre pour la création de deux premières plateformes de séquençage génomique a été lancé le 28 décembre dernier.
Le séquençage génomique, c’est dresser la liste exhaustive des gènes qui composent l'ADN d’une personne donnée. Si des recherches ont associé l’un de ces gènes à un sur-risque de développement de certaines maladies, ou à certaines réactions face à des médicaments, des stratégies spécifiques (en prévention ou en thérapie, notamment concernant les cancers) peuvent être proposées. Des maladies rares peuvent également être diagnostiquées très tôt.
La promesse de créer douze centres de séquençage sur le territoire d’ici à l’an 2021 offrira-t-elle à tous l’accès à la médecine personnalisée ? Selon les estimations de l'Inserm, dans le rapport qui a servi de base au plan Médecine France génomique 2025, douze centres de séquençages pourraient décoder 200.000 génomes par an. Or, selon les données de l’Institut national du cancer (Inca), 355.000 nouveaux cancers sont déclarés chaque année.
Le premier décryptage complet du génome d'un être humain remonte à l’année 2003. À l’époque, cette prouesse avait coûté près de 3 milliards de dollars, au terme de dix ans de travail.
Il est possible aujourd'hui d'avoir en quelques jours, pour moins de mille euros, l'analyse ou séquence de la partie "codante" (celle qui commande la production de protéines) des 23.000 gènes humains.