Covid : le vaccin de Pfizer serait "efficace à 90%"
Le candidat-vaccin de Pfizer et BioNTech serait bien efficace contre les infections à coronavirus, selon les résultats d’un vaste essai clinique. Un espoir dans la lutte contre la covid, même si la durée de cette efficacité reste inconnue.
"Efficace à 90%" pour prévenir les infections à covid-19. C’est ce qu’annoncent les sociétés pharmaceutiques Pfizer (Etats-Unis) et BioNTech (Allemagne) à propos de leur candidat-vaccin actuellement testé en essai clinique de phase 3. Il s’agit de la dernière étape avant une demande d'homologation du vaccin.
"Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d'un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le covid-19", a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué.
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Près de 44.000 participants
Dans cet essai, un groupe de patients a reçu l’injection d’un vaccin en deux doses et un autre groupe, le groupe contrôle, a reçu un placebo. L’essai en question compte 43.538 participants dont 38.955 avaient reçu les deux doses du vaccin à la date du 8 novembre. L’analyse que présentent les sociétés pharmaceutiques a recensé 94 cas confirmés de covid-19 en tout dans ces deux groupes de volontaires.
Le "taux d'efficacité vaccinale de plus de 90%" a été mesuré en comparant le nombre de participants infectés par le nouveau coronavirus dans le groupe qui a reçu le vaccin et dans celui sous placebo, expliquent Pfizer et Biontech dans un communiqué.
Selon les résultats préliminaires de cet essai clinique, la protection des patients a été obtenue sept jours après l'injection de la deuxième dose du vaccin et 28 jours après la première.
Un vaccin à "ARN messager"
Comment fonctionne ce vaccin ? Parmi les catégories de vaccins développés contre la covid, celle utilisée par Pfizer n'avait encore jamais fait ses preuves. Elle se fonde, comme le vaccin de la biotech Moderna, sur une technologie nouvelle dite de l'ARN messager.
Tous les vaccins ont le même but : entraîner notre système immunitaire à reconnaître le coronavirus et lui faire monter ses défenses de façon préventive pour neutraliser le vrai virus s'il venait à nous infecter. Cet entraînement peut se faire avec des virus inactivés, des virus atténués ou des protéines du virus.
Ici, le vaccin contient des molécules d’information génétique du virus : l’ARN messager. Il provoque la fabrication par les cellules humaines du spicule du virus, la fameuse protéine S, contre lequel l’organisme va fabriquer des anticorps. Ces derniers vont persister dans l’organisme et monter la garde, empêchant une infection par le vrai virus.
La durée de protection encore inconnue
Mais attention, l’essai de phase 3 n’est pas encore terminé et les sociétés prévoient d’attendre jusqu’à deux mois après la deuxième injection du vaccin pour valider ces données, soit fin novembre.
"En outre, les participants continueront à être surveillés pour la protection et la sécurité du vaccin à long terme pendant deux ans supplémentaires après leur deuxième dose" précise le communiqué de Pfizer et BioNTech. Le recul est notamment encore insuffisant pour savoir combien de temps le vaccin protège bien contre la covid.
Et tant que l’autorité sanitaire américaine FDA (Food and Drug Administration) n’a pas donné son feu vert à la commercialisation du vaccin et que les données des sociétés pharmaceutiques n’ont pas été publiées dans une revue à comité de lecture, la prudence reste de mise.
Pfizer et BioNTech ont tout de même déjà déclaré qu'elles prévoyaient de fournir jusqu'à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu'à 1,3 milliard de doses en 2021.