"Un retour à la normale fin 2021" grâce aux vaccins, selon le Pr Fontanet
Le professeur Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, envisage un retour à la normale fin 2021. A condition qu’au moins la moitié de la population ait acquis une immunité contre le coronavirus grâce aux vaccins.
"Pour la fin 2021 je suis redevenu optimiste, pour la première fois depuis le début de l’épidémie." Le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, a entrevu une lueur d’espoir au micro de France Inter ce 18 décembre. Il justifie sa confiance pour la fin de l’année prochaine par deux facteurs : nous disposons aujourd’hui de "l’atout de savoir comment se protéger" du covid-19 et de "l’arrivée programmée des vaccins".
Immunité naturelle et vaccinale
Car cette sortie de crise ne pourra se faire que grâce à l’immunité contre le coronavirus. Cette immunité peut être naturelle, par une réelle infection au virus, avec le risque dans ce cas d’une saturation du système hospitalier, de formes graves et de décès. Et cette immunité est longue à se mettre en place seule puisqu’à ce jour, seulement 10% de la population française aurait été infecté à l’échelle nationale.
C’est pour cela qu’il est préférable de compter sur une immunité vaccinale. "Le vaccin, c’est notre meilleure chance de retrouver une vie normale" appuie ainsi le professeur Fontanet.
Au moins 50% de vaccinés
A condition qu’une large part de la population y adhère. Car "tant que la moitié de la population n’est pas immunisée contre ce virus, dès qu’on relâche un peu la pression, il se remet à circuler." Pour l’épidémiologiste, au moins 50% de la population doit donc être vaccinée pour voir un effet sur la dynamique de l’épidémie.
Lui-même affirme qu’il se fera vacciner, car "ces vaccins ont une très bonne efficacité" et que "le bénéfice-risque à se faire vacciner est en faveur du vaccin", avec environ un cas d’effet indésirable grave sur 50.000 vaccinés, rappelle-t-il.
Nous entrons dans une "période à risque"
En attendant, il faut encore s’attendre à "trois mois difficiles à passer ". D’autant que nous entrons "dans une période à risque" prévient Arnaud Fontanet. "Les courses de noël ont font partie, il y a ensuite les déplacements de la population, les brassages de générations et des retrouvailles qui vont se faire."
C’est pourquoi il faut faire preuve d’une vigilance accrue au moment des fêtes de fin d’année. "Des retrouvailles sont possibles si l’on fait attention à tous les gestes barrières", rappelle l’épidémiologiste.
"On sait depuis longtemps que les contacts famille amis, et sans masques, sont des circonstances de transmission" reconnaît-il. "On peut se voir à Noël, mais pas trop nombreux (...). Pas trop de personnes sur la même table, et pour les fragiles, il faut se mettre sur une table à côté. On aère cinq à 10 minutes toutes les heures" précise enfin le spécialiste.